mardi, janvier 09, 2007

Avignon: le cyprès vénérable, sculpté par les éléments.







Je reviens sur la restauration et la mise en sécurité du Jardin des Doms à Avignon.

Ce projet me semble avoir été bien mal expliqué, malgré les articles de journaux et l'arrachage d'arbres dans ce haut lieu d'Avignon jette toujours un malaise chez ceux, et ils sont nombreux dans cette ville, qui ont un regard bien différent du rural ou du forestier habitué depuis longtemps à considérer les arbres comme des objets dont on dispose à sa guise.

Citons Francis Hallé, le botaniste qui a médiatisé par le Radeau des Cimes l'exploration de l'interface forêt équatoriale- atmosphère et popularisé son nom Canopée au point que certains organismes l'adoptent en l'orthographiant différemment pour profiter de cette aura verdâtre écologico-botanique.

"Essayons de comprendre ce que sont les arbres , et nous voilà aussitôt dans l'embarras devant le mélange de leur incontournable présence et de leur complète altérité.Resurgit alors une vieille tendance qui remonte au moins à Esope: nous ne pouvons nous empêcher de prêter aux arbres des sentiments humains, un langage humain, voire des formes humaines, leurs branches deviennent des "mains", leur sommet devient une "tête",et leurs racines des "pieds"; on leur trouve un air amical ou menaçant, on les croît capables de souffrir si on les blesse, ils sont censés aimer qu'on leur parle et qu'on les caresse...."


J'espère que cette citation de l'explorateur de la Canopée fera réfléchir le responsable de la destruction prochaine d'un respectable cyprès, et lui permettra peut-être de partager un peu la peine d'un homme qui a fait un long bout de chemin au pied de cet arbre, et celle d'un vieil habitué du Jardin des Doms qui posséde dans son jardin des chênes de 20 ans issus de glands ramassés dans les allées de cette vénérable promenade. Le Jardin des Doms a une histoire avignonnaise ancienne; il est vain d'essayer toujours de rajeunir des vieillards; au plus on les rénove en les rafistolant un peu...