samedi, avril 28, 2007

Un botaniste chez les chasseurs.




Réunion de la CDCFS ce 27 Avril après midi pour préparer la campagne de chasse 2007-2008.

Devant l'administration préfectorale et l'Office national de la Chasse et de la Faune sauvage, je suis donc , nain parmi les géants, le seul représentant d'une association de protection de la nature, à côté de l'influente Fédération Départementale des Chasseurs, de représentants de la profession agricole et des forestiers.

Nous sommes réunis pour donner des avis pour gérer au mieux, avec nos pauvres ressources humaines, pour un an, une petite part du milieu naturel du département: face à cette nature imprévisible parfois, toujours complexe, il faut permettre aux hommes de s'épanouir à la fois dans leurs activités professionnelles (agriculteurs, forestiers), dans leurs occupations traditionnelles et leurs loisirs (chasseurs, observateurs naturalistes, randonneurs, touristes etc..) en essayant tout de même de conserver la ressource.

Culture du compromis nécessaire et obligatoire.

Le sanglier reste un probléme; manifestement c'est un amateur de maïs, et comme dans le Sud Ouest, on est très maïs, notre animal a de quoi s'occuper. Ce qui ne doit pas déplaire aux chasseurs, mais chagrine, et on les comprend, les agriculteurs. C'est l'occasion de m'étonner gentiment d'avoir découvert récemment à l'orée d'un bois un petit champ de maïs ( je sais reconnaitre le maïs puisque je suis botaniste) non récolté à l'automne sur le territoire d'une commune situé dans une zone à probléme; réponse indignée des agriculteurs "ce maïs ne reléve pas de l'agriculture"; réponse furtive d'un chasseur "ce maïs a du être planté pour les palombes".

Si j'ai bien compris (mais je ne suis qu'un modeste botaniste observateur d'une nature qui doit rester raisonnablement biodiversifiée ), le sanglier doit apprendre à ne pas manger le maïs des palombes et se rabattre comme les humains sur la nourriture bio. C'est d'ailleurs ce qu'il semble faire actuellement en cette période "no maïs" où nous observons un peu partout des traces de fouissage à la recherche des tubercules, racines charnues, petites larves et autres ressources alimentaires habituelles précieuses.

Vous me croirez si vous voulez, mais ce salopard d'animal ose aussi s'attaquer aux tubercules d'Orchidées; ainsi, près de Graudène, il m'a saboté une population de rosettes que je surveillais avec attention depuis quinze jours. Mais que font donc les chasseurs ?

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6 Comments:

Blogger DA said...

Bonjour monsieur le botaniste. Vous avez beaucoup d'humour et pas mal d'érudition, vous aimez et connaissez les plantes comme votre poche. Me permettez-vous que je mette l'adresse de votre site sur le mien ? Merci par avance.

samedi, avril 28, 2007 2:27:00 PM  
Blogger Jean Pierre J. said...

Monsieur le documentaliste des archives, non seulement je vous donne la permission, mais vous m'en voyez doublement récompensé, d'abord par cette distinction, ensuite par le plaisir de découvrir dans votre site des textes savants qui vont me permettre de m'ouvrir à d'autres horizons que mon univers provincial et de prendre connaissance d'autres textes raffinés qui me procurent un certain bien être de lecture. Merci à vous. Je continuerai donc aussi à vous lire par le truchement de ma page netvibes.

samedi, avril 28, 2007 4:21:00 PM  
Blogger AnnJa said...

Une solution (?): les chasseurs se reconvertissent dans la culture du maïs "agricole" et pourront donc régler leurs comptes si besoin avec les sangliers gourmands, et les agriculteurs se reconvertissent dans la culture du maïs à palombes,qui ne sera pas mangé par les sangliers.

mardi, mai 01, 2007 10:11:00 AM  
Blogger Jean Pierre J. said...

Tout ce bel équilibre anthropo-eco-systémique risque aussi d'être rompu à brêve échéance: les loups vont bientôt arriver, j'en suis sûr.Sans compter les sécheresses futures qui compromettent le maïs.Et les chasseurs qui disparaissent: on va devoir les protéger, eux aussi.

mardi, mai 01, 2007 2:51:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

Merci cher ami des plantes, feuilles et lettres. Vous me voyez très flatté.
J'espère que vous avez trouvé une solution à ce sanglier qui ose s'attaquer aux tubercules d'Orchidées, comme quoi nos anciens avaient raison de dire le viel adage "donner du caviar à un cochon"...

mercredi, mai 02, 2007 8:13:00 AM  
Blogger Jean Pierre J. said...

Je soupçonne les sangliers d'être bien renseignés sur les vertus particulières supposées des tubercules d'orchidées. Et dans ce cas, il ne doit pas y avoir de solution à court terme.

mercredi, mai 02, 2007 1:05:00 PM  

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