Euphorbes prostrées du Lot.
Je connaissais sa présence dans le Lot, mais je ne l'avais pas encore rencontrée à Cahors; c'est fait depuis hier:
Euphorbia maculata L. est présente au Parc Tassart, probablement introduite à la faveur de la plantation d'un végétal ornemental.
Bien reconnaissable à la loupe avec ses capsules pubescentes.
Voir à ce sujet les remarquables photos de la Flore électronique. Les taches des feuilles sont un peu atténuées sur l'exemplaire de Cahors ci dessous.
On peut donc compléter la carte de Tela Botanica, et colorier en vert cet îlot blanc insolite.
Je peux rappeller que dans le même groupe des Euphorbes prostrées qui se caractérisent par leurs tiges souvent appliquées au sol en formant une sorte de rosette, j'avais signalé qu'Euphorbia prostrata Ait.prospérait en 1994 à St Cirq Lapopie. A cette occasion, Pierre Huguet, spécialiste de ce groupe m'avait envoyé une série de dessins où l'on se rend bien compte que la capsule de la plante est différente: les poils sont seulement présents sur les carènes.
Au même moment, E. prostrata était également repérée à Cahors, sur le parking et les trottoirs de la jardinerie du Quercy. Depuis cette période cette station s'est maintenue sans s'étendre, et je viens d'en localiser une nouvelle à proximité du moulin de Coty.
E.maculata Aiton et E.prostrata L. sont originaires d'Amérique du Nord et se sont installées sur d'autres continents. Ce sont en effet des espèces plutôt envahissantes, mais à la différence de certaines villes du Midi de la France où elles sont présentes sur le moindre bout de trottoir, elles demeurent en taches dispersées à Cahors.
Une autre Euphorbe prostrée, indigène celle là, Euphorbia chamaesyce L.pouvait se rencontrer il y a quelques années dans la cour et à l'extérieur de l'immeuble de la Manufacture des Tabacs. Elle semble avoir disparu depuis.
C'est d'ailleurs une espèce en régression, remplacée progressivement par ces espèces exotiques plus dynamiques. On retrouvera ce problème à propos d'autres plantes de la vallée du Lot.
Une dernière Euphorbe du même groupe, Euphorbia serpens Kunth avait été notée il y a quelques années en Dordogne par Virot et Besançon.
Deux botanistes allemands G. et H.Hüglin l'ont trouvée en 1998 au cimetière de Figeac, en même temps qu'E.maculata, présente au cimetière de Cajarc.
Il faut en effet remarquer que ces Euphorbes apparaissent souvent en compagnie de végétaux ornementaux cultivés en container ou en pot plastique.
Voici donc une clé, d’après Jauzein (1995), permettant de distinguer les 4 espèces signalées dans la région , il faut les récolter avec des capsules mûres : les caractères sont alors aisément visibles à l’aide d’une loupe de botaniste .
— Plantes à ovaire toujours glabre
• Euphorbia serpens Kunth. : graines lisses ou à rides à peines ébauchées limbe foliaire entier, presque orbiculaires, plante toujours glabre.
— Plantes à ovaire pubescent ou glabre
• Euphorbia chamaesyce L. : graines ornées de protubérances irrégulières transversales séparées par un réseau plus ou moins réticulé, limbe foliaire variable.
— Plantes à ovaire toujours pubescent
• Euphorbia maculata L. : graines ornées de rides transversales, à 3-5 replis peu marqués, limbe foliaire denté et allongé.
• Euphorbia prostrata Aiton : ovaire et capsule à poils étalés vers les angles, graines ornées d’au moins 5 rides transversales étroites et saillantes, limbe foliaire allongé.
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