Atypiques.
En ce moment, je suis comblé.
A chaque séjour en Avignon, depuis Novembre 2005 où il a été mis en place, je m'empresse d'aller prendre des nouvelles du mur végétal des Halles, oeuvre imposante du Botaniste-architecte- jardinier Patrick Blanc. Il était déjà très beau au début de l'été, mais depuis lors avec cet automne radieux, il a pris des nuances délicates, qui m'a dit ma fille, le font ressembler à un paysage vu d'avion.
Au retour, je suis accroché par France Culture: cette semaine, du Lundi au Vendredi, de 11H à 11H30, c'est Gilles Clément, le Jardinier-paysagiste-botaniste qui s'exprime dans l'émission "Les Chemins de la Connaissance". Et on peut podcaster cette émission.
Je retrouve là chez ces personnalités atypiques, les idées qui me sont chères: pourquoi faire des séparations artificielles entre la botanique et les activités humaines; pourquoi souvent ces deux mondes différents des botanistes et des jardiniers. Les plantes ne font pas la distinction: elles s'installent là où elles se plaisent, où elles vont trouver les conditions nécessaires pour vivre et parfois survivre.
J'ai lu avec autant d'intérêt "Etre plante à l'ombre des forêts tropicales" que "Le Jardin en mouvement". Le premier ouvrage m'aide à me repérer en jardinerie dans les conditions de vie naturelles des plantes de serre présentées. Le deuxiéme me permet d'utiliser au mieux des connaissances botaniques acquises ailleurs pour mettre en scéne des plantes locales et des plantes introduites. Il n'y a plus alors de bonnes et de mauvaises herbes. Rien que des êtres vivants dont comme Francis Hallé dans son beau livre "Eloge de la plante", on peut apprécier la compagnie discrète.
Pas de frontières donc entre le botaniste et le jardinier. C'est pourquoi Bouriane Verte franchit sans état d'âme la clôture entre le jardin et le paysage, entre la culture et la nature.
3 Comments:
Frontière et clôture ne sont que pure imagination humaine. Elles n'existent pas dans la nature où les échanges et les mélanges sont nombreux.
Il existe un mot pour cela : la vie
Je suis très touchée par ce post.
De Gilles Clément, j'ai vu le Jardin Planétaire de 2000 à la Villette, le parc André Citroen et sa friche, lu "Le jardin en mouvement" et ce roman ,"La dernière pierre". Je suis allée à Bali aussi, je connais des tas de balinais, il y a une offrande à Dewi Sri de la grande halle de la Villette, de l'expo Jardin planétaire, dans la salle du gamelan javanais où j'ai fait de la musique entre 2000 et 2006.
Pour Patrick Blanc, je connais le mur des toilettes au Jardin des Paradis de Cordes (je crois qu'il l'a juste inspiré, je sais pas trop), le mur du musée du Quai Branly, celui qui est boulevard Raspail.
Je ne suis, vous le savez, ni botaniste ni jardinière, mais voici ce que j'écrivais au démarrage de mon blog, en janvier 2005:
Qu'est ce qu'un jardin?
C'est sans doute de la nature, de la culture, de la terre, des plantes, un lieu revé, imaginé, un eden perso, entre imaginaire et réel, fait de tous les jardins qu'on aime et qu'on habite à la fois en vrai et en virtuel.
Là je parle du mien, et comme c'est une sorte de démarrage, la part d'imaginaire est beaucoup plus grande que la part du réel. Et puis, mon jardin, il est LOIN : c'est comme l'"amour de loin" des troubadours, je ne sais plus lequel est tombé amoureux, à en entendre parler, de la princesse de Tripoli !
"Il aimait à faire pousser chez lui les plantes sauvages.....quand elles arrivaient à pousser, leur taille était surprenante.Les pissenlits.....la rouquette des vignes étaient énormes et le fruit sphérique du saladier sauvage devenait gros comme un saladier."
Marie Rouanet dans "Tout jardin est Eden" aux éditions Climats en 1993.
"Mélanges","échanges","eden perso", "imaginaire"... Merci Nicole et Francis
Enregistrer un commentaire
<< Home