Brocante du dimanche.
Dans la cagette des livres d'occasion, un demi euro pour ce petit memento "Je comprends et j'aime les Sciences " non daté issu probablement de la bibliothèque d'un vieil instituteur de la génération de mes parents, ayant commencé à exercer avant la seconde guerre mondiale; l'éditeur " La Maison des Instituteurs " ( = le Syndicat des Instituteurs de l'époque), le style et l'abondance des dessins (très voisins de la présentation des mythiques et anciens Chadefaud et Régnier de mes années étudiantes), le choix des caractères d'imprimerie plaident en effet pour cette période.
Le certificat d'études primaires est alors un diplôme reconnu par la société avant l'entrée dans la vie professionnelle, et la France est encore fortement rurale, malgré un exode vers la ville qui est en train de s'accentuer. Les programmes de Sciences des écoles rurales sont différents de ceux des écoles urbaines. La Botanique est encore bien présente : classification , monographies, curiosités: une botanique simple, rudimentaire sur laquelle doivent pouvoir s'appuyer ensuite des instituteurs diffusant un enseignement agricole post scolaire.
Ce sont trois instituteurs post-scolaires agricoles, qui dans le Lot vers les années 1960 apporteront des éléments d'information pour la réalisation de la carte de la Végétation ,(feuille de Bergerac), première synthèse visuelle importante de la couverture végétale du Lot.
Exemple réussi d'une collaboration particulière d' hommes de terrain, oeuvrant efficacement avec des universitaires toulousains.
Libellés : botanique, enseignement, paysage
5 Comments:
Formidable ! tout cela pour un demi euro ! quelle belle trouvaille, on apprenait nettement mieux avant qu'aujourd'hui malgré l'avancée technologique…disons qu'il y avait une réelle envie d'apprendre auparavant qui n'existe plus aujourd'hui avec internet et tout le reste. Combien d'élèves aujourd'hui connaissent la moindre classification ou des curiosités botaniques…j'ai moi même appris en lisant et très à l'école sur la botanique !
Cher Danis,je crois qu'on s'est beaucoup éloigné de l'intention de faire apprendre la botanique dans notre France actuelle où une bonne partie des habitants vivent en ville.
Il faut revenir à un enseignement qui permet d'avoir une vue claire sur l'organisation du monde vivant.
Gilles Clément le dit cette semaine dans un entretien à Télérama:" Comment agir sur les écosystémes si on ne les connait pas? C'est bien d'enseigner la philosophie du paysage, mais il faudrait surtout multiplier les cours fondamentaux de botanique, apprendre les bases du vivant, des plantes, des insectes, des oiseaux!.....etc ...etc...
Jean-Pierre, juste une nuance: oui aux instituteurs ruraux (ma maman en était une!), mais des instituteurs "agricoles", est-ce le bon terme? :-)
Et oui, l'écosystème où vivent la plupart de nos élèves, c'est la ville, ou le quartier...
Rien n'échappe à votre oeil expert, Donna. J'ai rectifié en intercalant post scolaires, sans aucune référence officielle. Je crois en fait que ces instituteurs étaient officiellement chargés d'organiser des cours post-scolaires agricoles. Dans le Lot ,ce sont eux qui sont à l'origine du renouveau de la noyeraie après la seconde guerre. Et comme ils tournaient beaucoup, ils connaissaient bien la flore.Le dernier est décédé il y a peu de temps, fort âgé; il avait signalé une station d'une Fougère fort rare sur les berges de la Dordogne, accessible en barque seulement.
quel investissement !!!
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