Au bord de la rivière: non, non, non, soixante huit n'est pas mort
Dans ces années là, l'enseignement de l'écologie commence timidement à apparaitre dans les établissements secondaires, je suis à mes frais un stage de formation rudimentaire, et on commence à parler de producteurs, consommateurs , chaines alimentaires, etc...
Ce que je lis là sur ce panneau explicatif du site de pêche d'Albas, j'ai donc dû le donner en interrogation écrite.
Quarante ans plus tard, l'écologie scientifique semble donc bien entrée et présente dans la société actuelle, et je lis et j'entends couramment des gens importants et souvent ignares discuter gravement de biotopes, niches écologiques, écosystémes, etc.... etc...
En notre douce France, tout semble donc aller au mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Et on pourrait donc aller à la pêche, en confortant les connaissances acquises, dans notre belle nature dûment "panneautée" par nos élus locaux.
Il y a dix ans, en 1997, les universitaires assurant un enseignement de l'écologie lançaient un cri d'alarme:
A l'appui, une citation tirée de ce lien, si vous l'avez passé:
"Conférence introductive :
François RAMADE rappelle qu'il a maintenant 41 années d'expériences dans le domaine de l'écologie. Il constate que l'enseignement de l'écologie s'est développée beaucoup plus tard dans notre pays que dans les pays anglo-saxons: aux Etats-Unis, la première chaire d'écologie a été créée vers 1903-1905, en Grande-Bretagne le premier enseignement est celui d'ELTON à Oxford en 1920, en Allemagne de même vers les années 1920 se développe celui de KUNHELT, en Scandinavie vers les années 1920 un enseignement d'écologie très orienté vers la biogéographie se développe. La situation française est tout à fait différente puisque la première chaire d'écologie fut créée au Muséum en 1956 (chaire d'écologie et de protection de la nature), à l'université au sens strict, le premier certificat d'écologie fut créé par le professeur LEMEE en 1962 à Orsay (C4 d'écologie), à peu près à la même époque le professeur GRASSE créait le DEA d'écologie, vers 1963-1964, dont le professeur LAMOTTE en assurera la direction. L'enseignement d'écologie en France fut donc reconnu en tant que tel dans les années 1960 et il faudra attendre le début des années 1970 pour que des postes soient créés dans l'université. Dans les autres ordres d'enseignement, le retard sera encore plus considérable pour l'enseignement de l'écologie, alors que, dans un pays comme la Suède, par exemple, I'écologie est enseigné dans le primaire et dans le secondaire depuis les années 1940. La situation actuelle est très préoccupante, voire catastrophique. Dans le secondaire, le retard est évident (voir le rapport de Françoise ATHIAS-BINCHE). Au niveau enseignement supérieur, la situation est peu reluisante, les programmes de premier cycle sont quasi strictement réductionnistes, pas d'enseignement d'écologie en général. En second cycle, par exemple sur Orsay, pour les étudiants de la maîtrise de biologie, I'enseignement de la biochimie est obligatoire alors que celui d'écologie est facultatif et cet exemple est à peu près la situation générale en France. L'écologie apparait comme une discipline dont l'enseignement est accessoire à l'exception des maîtrises d'écologie, alors que par nature l'enseignement des processus écologiques est complémentaire des aspects biologiques et biochimiques."
Une précision : le professeur Maxime Lamotte, dont j'ai suivi les cours en 1958, en certificat de Zoologie ,vient de décéder.
Libellés : botanique, écologie, enseignement, paysage
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