lundi, février 19, 2007

La pierre de Crayssac.

Cette belle pierre est exploitée régulièrement sur le Causse de Crayssac, à partir de bancs de calcaire se délitant régulièrement.

Elle est utilisée traditionnellement pour les dallages, la couverture de bâtiments restaurés.



Au départ les terrains exploitables sont couverts de bois de chênes pubescents, forêt claire avec des îlots de pelouses séches. Ce milieu qui fait le charme actuel des Causses du Lot est le résultat en plusieurs dizaines d'années du retour progressif de la nature après le départ des exploitants agricoles qui date du 19° siècle.

Ce biotope lotois est bien sûr totalement bouleversé par les exploitants des carrières lors du démarrage de l'exploitation, pour faire place à un milieu minéral, susceptible de reconquête lente et naturelle après abandon d'une exploitation toujours limitée dans le temps, puisque les carrières sont délaissées après l'épuisement des bancs exploitables.

Mais les carriers ont la charge de revégétaliser le terrain, et c'est là semble-t-il que l'opération devient hasardeuse.

Nous avons pu nous en rendre compte à la fin de la sortie nature du 17 Février dernier.

En effet, nous avons terminé par un déplacement à côté de carrières anciennes en voie de comblement.



Comme on le voit sur les photos, des déchets en principe "ultimes" sont déversés dans le vide créé par l'exploitation. Qui contrôle l'inocuité de ces déchets ?

Les déchets sont ensuite recouverts de terre végétale ? Quelle terre ? ce n'est pas la terre d'origine, souvent inexistante.

C'est donc un support étranger et profondément perturbé par l'action humaine qui va se revégétaliser.

N'importe comment d'ailleurs : ici le démarrage d'un bosquet compact d'un arbuste considéré comme invasif, bientôt interdit à la vente en jardinerie, le Buddleja, l'arbre aux papillons, qui ferme totalement le milieu. Nous avons aussi trouvé là en plein causse un terrain argileux portant un grand nombre de grosses touffes de Carex pendula, normalement présent, dans les forêts riveraines de la vallée du Lot. C'est un vrai bouleversement des milieux naturels.

Il semble donc que dans le Lot, non loin d'un site à fossiles remarquables, la plage aux Ptérosaures, on fasse encore pour le moment du n'importe quoi sous prétexte de restauration.
Et pourtant en Midi Pyrénées, les compétences dans le domaine de la gestion des milieux naturels ne manquent pas; il suffit de s'en inquiéter et de frapper à la bonne porte.