dimanche, octobre 01, 2006

Se nourrir des plantes des bois, près d'une rivière.



C’est un groupe sympathique que nous venons de rencontrer ce Dimanche à l’Espace Clément Marot. Peu de monde malheureusement pour écouter un passionné des plantes, D. Lizot nous conter par le menu les stratégies de reproduction et de recherche de lumière des plantes à la manière de Jean Marie Pelt. Et ce, après un séjour d'une semaine dans les bois.

Nous avons pu aussi recueillir les impressions toutes neuves de quelques membres de ce petit groupe qui avait vécu quelques jours dans la vallée du Célé en récoltant pour se nourrir les productions végétales sauvages présentes (figues, cornouilles, raisins sauvages,glands, etc..), en les cuisinant et en les disposant sur des galettes de blé complet à usage d'" assiette comestible", seul élément extérieur apporté.

J’étais donc curieux de discuter avec des personnes qui ont un rapport à la plante bien différent des botanistes ou des gestionnaires de réserves. Un rapport “animal” : les plantes sauvages comme éléments nécessaires de subsistance, et non les plantes comme éléments patrimoniaux de milieux “naturels” ou comme éléments génants à éliminer, invasives ou mauvaises herbes. On est plus ici dans le concept de “plante compagne “cher à P. Lieutaghi, ou dans l’attitude des gens allant cueillir leurs simples, ou leurs salades (Ecologistes de l’Euzière), et non des savants spécialistes “injuriant leurs plantes en latin” pour aller les aligner comme autant de trophées de chasse dans divers lieux de mémoire. A l’interface de ces deux attitudes, je suis en sympathie avec les deux approches du milieu naturel, l’approche patrimoniale et l’approche nourricière, à condition qu’elles soient toutes les deux respectueuses de la Nature.

Il sera nécessaire avant l'année prochaine d'aider ce groupe à trouver d'autres lieux de séjour dans le Lot, le Célé étant encore une rivière polluée. Ce peut être aussi le rôle d'une association comme Lot Nature de promouvoir le milieu naturel accueillant, qui a su si bien séduire en leur temps les hommes préhistoriques.

En attendant, j'ai amorcé un vagabondage dans les livres et je me promets de relire mieux Henri David Thoreau.