Un botaniste chez les chasseurs: sus au sanglier
Séance spéciale sanglier pour la Commission: bilan encore provisoire de la saison de chasse qui se termine et projet de classement en espèce nuisible sur les parties du département où il est encore abondant.
On aurait tué 30% de sangliers en plus, dans les 7000 environ.
Bref la manifestation des agriculteurs de juillet 2007 semble avoir porté ses fruits; s'ajoute la menace d'une indemnisation des dégâts des sangliers par les chasseurs bien plus importante. Les journaux ont répercuté toutes les informations, le grand public est au courant.
A Catus le sanglier apparait parfois dans les conversations autour des dossiers de dégâts à constituer, et dernièrement la partie ensauvagée de mon jardin, très proche de la petite maison, très calme, a servi de lieu de repos pour un sanglier démarrant en trombe à mon approche.
On a vu souvent le long des routes du canton les hommes en casquette rouge en faction au cours des battues dominicales.
Les représentants des agriculteurs dans la commission sont restés très placides.
Attendons maintenant la floraison du maïs...
Une nouveauté tout de même, le sanglier fait maintenant totalement partie du paysage péri-urbain des lotissements; il apprécie les pelouses où il peut vermiller, les jardins où il peut déterrer des bulbes variés et les composts qui regorgent parfois d'épluchures odorantes et de lombrics goûteux. En plus on lui fout la paix: de par leur nature même, ces lieux sont peu fréquentés par les chasseurs.
Bref les urbains sont rejoints par la nature sauvage.... et leur perception de la nature évolue parallèlement à la colonisation par la bête. Ils commencent à comprendre que celle ci contredit parfois leurs habitudes et devient alors gênante.
Dans le Lot, le sanglier semble donc faire réfléchir les hommes: il ramène durement les chasseurs à faire mieux le travail d'utilité publique dont ils ont accepté la charge, la gestion des populations de sangliers: la chasse n'est plus alors une activité de loisir: elle a une utilité sociale, en particulier pour les agriculteurs; elle ramène les personnes sensibles, hyperprotectrices de la vie animale, à plus de raison lorsqu'elles sont elles même victimes des dégâts du sanglier; on ne voit plus les chasseurs comme des tueurs et des viandards, mais comme des régulateurs nécessaires pouvant assurer une certaine tranquillité de vie.
Le sanglier peut alors favoriser un dialogue redevenu possible.
Par contre cette situation pose clairement le probléme des rapports des espèces sauvages, chassées ou détruites, avec les activités humaines. Lesquelles chasser, lesquelles détruire?
Avec quelle faune de mammifères et d'oiseaux voulons nous cohabiter, ruraux, non ruraux, urbains, dans ce département?
Quelles espèces sont vraiment gênantes et pourquoi ? Vaste sujet d'études, mal connu et qui est abordé souvent sur de simples préjugés ou d'anciennes habitudes.
A suivre...
Et merci au site Education à l'environnement pour la photo de sanglier.
Libellés : botanique, espèce chassable ?, espèce nuisible, paysage, sanglier
11 Comments:
dommage que les périurbains ne puissent être concernés par les morts des brebis
Il y a parfois des catastrophes ici avec des chiens errants..
pas encore le loup, mais il est arrivé dans le département voisin du Cantal.
Bonne soirée, Brigetoun,attention au mistral.
Salut avignonnais, merci pour votre commentaire, j'en ai autant pour vous en espérant quand même vous faire regretter Avignon ! Mais qui voici ici ? Brigetoun...
Normale sur Internet la communication est facile entre les Avignonnais résidents et la diaspora Avignonnaise
JPierre,
Merci pour les liens avec les articles de Lot Nature Botanique :-)
> Donna: ça doit permettre de résoudre des petits problémes de connection actuels qu'on va essayer de surmonter.
oh, vache !!??
vous en êtes déjà arrivés au loup et aux brebis égorgées pour le seul plaisir du sang ?
Les pavillons résidentiels de campagne et le paysagisme de la Fnsea, où est la différence ?
Les hangars agricoles nouveaux sont TRES moches...Les pavillons résidentiels modernes sont divers..
étonnante cette diversité des pavillons que tu avances; quand on constate l'uniformité des jardiland et bricowoman, il ne pourrait en être autrement.
Ah! nous sommes dans le Quercy, et la maison quercynoise nouvelle avec un grand pigeonnier en parpaings ou en briques creuses enduites apparait encore fréquemment. On commence à voir aussi des maisons en bois.
la reconstitution de ce que nous croyons avoir perdu, nous aidera-t-elle à savoir garder la maîtrise de notre présent, tout en sachant que suit l'avenir ?
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