jeudi, décembre 29, 2005

Tenace, le Sporobole




Le Sporobole tenace ou Sporobole fertile,
Sporobolus indicus (L.) R.Br. , 1810

De la voiture, on le repère facilement à partir de la fin de l’été.

Au bord de nombre de routes de Bouriane, en cette fin d’année subsistent encore de grandes touffes d’herbes sèches, matures en automne, bien visibles lorsqu’elles sont un peu isolées. Il s’agit du Sporobole tenace, une graminée originaire de l’Amérique tropicale et subtropicale, qui a entrepris de coloniser ces bords de voies de circulation toujours un peu secs et tassés.

Connu dans le Sud Ouest depuis 1882, il arrive au Pays Basque , point de départ de nombre de plantes colonisatrices. Et depuis, mètre après mètre, kilomètre par kilomètre, il gagne du terrain. Année par année, dans ma commune, il conquiert ces espaces ingrats sur une autre graminée estivale plus colorée, le Pied de poule, Bothriochloa ischaemum, l’Andropogon ischème.

Peu élevées, donc peu ou pas affectées par la fauche administrative, les touffes de feuilles courtes du Sporobole résistent aussi à l’arrachement.

L’inflorescence serrée, à forme allongée persistant longtemps sur la tige, évoque pour moi, irrésistiblement le “cierge magique” crépitant allumé les soirs de fête de mon enfance. Les petits caryopses (fruit sec où la graine est soudée au fruit) restent longtemps collés à la plante par leur enveloppe gélatineuse gonflée par l’humidité. Dans la flore de Paul Fournier, on apprend ainsi que ces "graines expulsées" ....de leur enveloppe "et restant suspendues à l'extrémité de l'épillet" sont à l'origine du nom de genre Sporobolus du grec spora, la graine, et ballo, je jette.

dimanche, décembre 25, 2005

Survivante




La courroyette des sables, Corrigiola littoralis

Malgré la période de gel matinal actuelle, cette annuelle d’été cosmopolite résiste encore dans le jardin.
Chez moi, en ces derniers jours de Décembre 2005, on repère facilement ces petites plantes fleuries au ras d’un maigre sol sablonneux, dans les endroits peu cultivés où elles ont droit de cité. Les rares pluies de fin d’été ont initié la germination; la terre réchauffée par le soleil de la journée et le port couché limitent les effets des basses températures; les plantes actuelles terminent donc leur cycle et mûrissent leurs akènes, au moment où les annuelles de printemps ont déjà démarré.
Dans les flores un peu anciennes, il faudra la rechercher dans la famille des Caryophyllacées; avec l’évolution des classifications, on la retrouve actuellement dans celle des Molluginacées.
Peu importe d’ailleurs pour cette plante à fleurs minuscules et insignifiantes dont le nom latin d’espèce évoque le sable humide des rivières où elle prospère. Grâce à sa longue racine pivotante, elle fréquente aussi sans problème un sol ingrat et bien sec en été, issu en Bouriane, des altérites du Tertiaire reposant sur des calcaires du Secondaire.

Plante scannée le 19 Décembre 2005 à Boissières


Tous les détails pour une identification pas toujours facile ici

samedi, décembre 24, 2005

On se présente











Dans ce blog, des rencontres fortuites et saisonnières avec des plantes de Bouriane, un pays boisé du département du Lot.

Des plantes proches des hommes, autour de la maison,dans le jardin, sur les bords de route, dans les rues des agglomérations, dans les coupes et chemins forestiers, les friches urbaines ou rurales et les jachères.

Souvent délaissées, négligées ou mal aimées, parfois combattues avec l’outil, la chimie ou le béton, elles sont quelquefois injuriées et traitées comme des pestes.

Elles peuvent aussi avoisiner des plantes cultivées. On les appelle alors des "mauvaises herbes"; elles n'en sont pas moins intéressantes.

En 1996, un colloque à la mémoire du professeur Paul Jovet qui les avait beaucoup étudiées, avait été organisé au Museum d'Histoire Naturelle de Paris.