samedi, mai 16, 2009

Education à la pêche: AAPPMA de Gourdon

On peut parfois faire n'importe quoi en présence de mômes.

Ainsi l'AAPPMA de notre charmante sous préfecture qui organise des leçons de pêche au bord de l'étang , au Vigan, à destination des enfants du centre de loisirs.

Je cite le journal: "une fois la pêche terminée, les jeunes pêcheurs ont trié leurs prises afin de ne conserver que les belles truites. Les petits poissons étant remis à l'eau, tandis que les nuisibles (perches du Japon) étaient détruits. "

Ce qui est la norme pour les pêcheurs adultes au vu de la réglementation en cours, pose tout de même un réel probléme au niveau de l'éducation de jeunes enfants mineurs. Comment s'est passée la destruction en face d'un jeune public ? Qui a tué les poissons et comment ? Pourquoi organiser dans une structure de loisir collective un apprentissage qui pourrait se faire en famille ou face à un auditoire restreint et averti.


Apprendre à détruire la vie, n'a jamais été un projet éducatif . N'est ce pas une vraie éducation à la violence ? .



J'aimerai bien connaître l'opinion à ce sujet des services de la Jeunesse et des sports du département et de la Fédération du Lot pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique


jeudi, mai 14, 2009

Le Monde: numéro 19 999

La journée d'un lecteur retraité

ou

"De Plantu à Planète".

La factrice arrive vers 11 heures 30 et dépose le numéro du jour dans la boîte.

Coup d'oeil rituel, obligatoire et sourire vers le regard de Plantu.

Il y a quelques années à la FNAC d'Avignon, marqueur en main, il nous avait expliqué en petit comité la conception, le matin, d'un (ou plusieurs ) dessins; il avait connaissance du succés probable de l'un d'entre eux par l'intensité des rires qui accompagnaient sa découverte par les membres de la rédaction.

Depuis quelque temps, je file de suite vers la rubrique Planète qui me permet de replacer la Bouriane et ses problémes environnementaux dans un espace plus large, la région, la France, l'Europe, la Terre: l"irruption de Gaïa"(Isabelle Stengers) en Bouriane en quelque sorte.

Ainsi aujourd'hui je lis que La France crée un mécanisme financier destiné à compenser les dommages causés à l'environnement avec une déclaration de Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie:

" Il n'est pas question de créer un marché de la nature, mais si nous voulons la protéger, IL FAUT MONTRER QUE SA DESTRUCTION A UN COUT."

Et un exemple inattendu: on va essayer de restaurer le coussoul de la Crau.
sur 357 hectares de vergers industriels abandonnés, plantés en le détruisant, sur ce milieu steppique exceptionnel.

Thierry Dutoit, conseiller scientifique de l'opération et professeur à l'Université d'Avignon prévient:

" Les opérations de restauration sont d'une grande complexité. La science en est à ses balbutiements."

Alors je me prends à rêver: qu'est ce qu'on pourrait restaurer chez nous ?

Quelque zone humide , quelque tourbière de sphaigne asséchées inconsidérément au profit de quelque culture ou pâturage maintenant abandonnés?

Quelque pelouse séche sur calcaire transformée par enrésinement en petit bois rachitique?

Allez , chiche, on va prendre son temps, tout son temps: on va "restaurer" de grands vieux arbres creux à demi morts qui pourront héberger des Chauves Souris, des Pique-prunes et autres bestioles.

Comment ? C'est trop long ...! Ah ça c'est sûr, mais il ne fallait pas les détruire.

On réfléchit, tout de même, avant de couper un vieil arbre "inutile" .


vendredi, mai 08, 2009

Nature, rupture et lecture.

Rude journée : des réunions en salle, alors que le soleil brille et chauffe; on serait si bien sur le terrain à guetter la Belle dame (le papillon migrateur bien sûr...qu'allez vous imaginer ..) ou à repérer quelque nouvelle floraison; en soirée passage de nuages sombres qui iront donner des orages ailleurs.

"Gestion de la nature" au programme dans les deux cas.

Un conseil de site le matin: près de chez moi, l'état des lieux, écologie, végétation et faune dans un espace naturel sensible très original au milieu de ce pays de Causses calcaires, les landes à bruyères, les prairies humides et les tourbières du Frau sur les communes de Lavercantière et de Peyrilles. Présence sympathique des élus responsables du Conseil Général et des maires des deux communes. On parle description de la nature, plantes, papillons rares, libellules, oiseaux, et aussi fermeture des milieux liés à la déprise agricole, actions à venir: le patrimoine naturel est riche et on a le souci de le conserver au mieux. Les élus ont bien expliqué leurs projets en particulier la transmission aux administrés et aux enfants. Bonne ambiance, rafraîchissante, pleine d'espoir. On termine la discussion en buvant un coup à la fin à la santé des espaces naturels du département.


Changement total d'ambiance l'après midi: Commission dite de la Chasse et de la Faune Sauvage, où le seul but affirmé est de conserver un soit disant équilibre agro-sylvo-cynégétique, credo conceptuel administratif et campagnard, antique et poussif, et par nature instable, balayé par exemple en quelques heures et en d'autres lieux par la moindre tempête, capable de mettre un certain désordre dans les pinèdes les maïs et les palombières.

Atmosphère lourde, des nuages orageux à l'extérieur. Dans la salle, un conflit affiché dans la presse forestier-chasseur est là en filigrane et tout le monde attend de voir comment on va s'occuper des chevreuils de Bouriane.

En deux mots, le probléme: depuis la réintroduction du chevreuil dans le département, les plans de chasse ont fait grimper les populations animales régulièrement; et depuis quelques années, les chevreuils bien présents dans le paysage ont provoqué des dégâts sur les jeunes plants de Pin Maritime jusqu'à maintenant compromettre la régénération naturelle de la forêt.
Bref, le syndicat des propriétaires forestiers hausse le ton face à la Fédération des chasseurs qu'il rend responsable de cette situation. C'est l'administration, en l'occurence la DDEA, qui doit arbitrer ce qui peut apparaitre comme un conflit d'intérêts, la richesse de la biodiversité des milieux naturels, si souvent évoquée en toute ignorance, semblant être le cadet des soucis ou la cinquiéme roue du carrosse, comme votre serviteur d'ailleurs.

On se demande parfois, pourquoi dans ce type de Commission consultative, on a offert un maigre strapontin au représentant d' une association de protection de la nature à qui on fait souvent bien comprendre que le pouvoir de toute façon, étant donné la composition de ladite commission et la politique dans notre beau pays, appartient aux chasseurs et qu'on ne le tolère là que par simple politesse, toutes les décisions techniques intéressantes étant prises ailleurs ,de façon toujours obscure et surtout en dehors de sa présence. S'il ose demander quelques précisions, par exemple la simple courbe de l'évolution de la population des chevreuils depuis leur réintroduction, on lui fait bien comprendre qu'on n'a pas le temps, que dans ces domaines seuls les chasseurs sont experts, qu'ils sont les seuls détenteurs des secrets de la nature, et qu'il est inconcevable au 21°siècle comme dans la préhistoire de ne pas leur faire confiance, les yeux fermés.

Retournez à vos lectures et dormez en paix, braves gens.

Moralité: un après midi perdu à se repérer dans le désordre.

mercredi, mai 06, 2009

Sacrés renards...

Les renards sont entrés dans Paris,

nous a appris un "célébre quotidien du soir" dans son édition du Dimanche 3 Mai dernier qui annonce ainsi que la biodiversité progresse dans la capitale.


Je suis un peu inquiet pour eux... pour leur alimentation journalière. Dans notre grande ville, je ne connais pas d'élevage de poules, de perdreaux , de faisans, aucune de ces nourritures savoureuses, qu' apprécient habituellement ces bêtes carnassières et rusées, selon ce que m'avaient assuré de fins connaisseurs.

Rassurons nous...Ils ont probablement du modifier un peu leur régime alimentaire. Ce qui permet à l'espèce de coloniser des espaces nouveaux pour elle, et retrouvant un peu de tranquillité de laisser un peu chasseurs et piégeurs campagnards à la porte de l'agglomération.

Belle plasticité écologique.

vendredi, mai 01, 2009

Le pâté de chevreuil , c'est naturel...

Le 7 Mai prochain, retour d'un premier rendez vous annuel ritualisé autour d'un seul sujet:

la chasse dans le département.


Le spectacle de l'assemblée de notre Commission officielle, majoritairement masculine, réunie sous les auspices d'une administration préfectorale, qui connait l'importance sociale de cette activité échappant à tout changement de régime politique, reste toujours un morceau de choix fort goûteux, et me fait à chaque fois regretter de ne pas avoir entrepris sur le tard des études de sociologie ou d'anthropologie pour décoder ce qui s'y passe en dedans et surtout en dehors....

En effet, c'est tout un condensé de la société lotoise, encore bien rurale, qui peut être ainsi analysé et déconstruit à la lumière des changements actuels dans notre société française ...
Et l'écologiste profond venu de la ville, celui de la "deep écology"et du bien être animal est fermement prié d'aller se faire voir ailleurs..Seules des chaussures écologistes portant des traces d'argile de décalcification des causses ou de terre limoneuse des grandes vallées ont droit de cité sous les tables de la DDEA.

Allez, on va tout de même avoir une petite pensée amicale pour nos forestiers de Bouriane "bichonnant" leurs Pins maritimes agressés sauvagement dans leur jeune âge par une population trop abondante de Chevreuils en progression depuis les années 90 et dépourvue bien sûr, dans notre monde moderne, de la régulation naturelle de carnivores prédateurs.

Je viens de relire quelques pages consacrées à la faune dans la Statistique du département du Lot du député A.Delpon, parue en 1831; il y souligne:

"Encore, vers la fin du siècle dernier, on voyait de temps à autre quelques chevreuils, quelques sangliers , dans les bois de Leyme et de Sousceyrac, et sur les bords de la Cère, s'y soustraire aux efforts des chasseurs; mais depuis que les défrichements se sont étendus, il est fort rare que ces animaux pénétrent dans nos contrées, et s'il s'y présentent, ne trouvant aucun refuge, ils sont bientôt attaqués de toutes parts.

Les loups parcourent toutes les parties du département; leur voracité les conduit jusques sur les lieux même les plus découverts"...

La biodiversité n'est plus ce qu'elle a été