lundi, octobre 30, 2006

Clathre grillagé, objet étrange






C'est toujours l'étonnement des visiteurs quand revient chaque année, entre lierre et haie de cognassier du Japon les "oeufs" particuliers du Clathre,qui se développent en deux jours pour nous offrir ces beaux objets orangés originaux.

Ils sont en ce moment au rendez vous.

jeudi, octobre 26, 2006

Anciennes vignes








Discrets le restant de l'année, les restes de vignoble abandonné sont bien visibles actuellement dans le paysage: les feuilles commencent à changer de couleur.

C'est l'occasion de rappeler, en même temps que les Actualités de Tela Botanica que la vigne peut être une richesse économique et assurer la qualité de vie des vignerons d'un pays.

Pour mémoire, on rappellera quelques dates:

1860,apparition du Phylloxera dans des vignobles de Pujaut, à côté d'Avignon.

1880:les vignobles du Lot sont touchés.

Ils ne s'en remettront pas. Et le département avec.

La population de 300.000 habitants en 1850 chute brutalement: 200.000 en 1910 et 150.000 en 1940.

Certes le déclin du vignoble n'est pas la seule raison

Les anciennes cartes postales du début du 20° siècle montrent les anciennes vignes abandonnées sur des terrasses dont les murs de pierre sèche bien visibles vont se détériorer.

La chênaie va envahir le tout; mais encore aujourd'hui,la vigne folle repart chaque année à la conquête de la lumière dans les arbres ou s'étend sur le sol dans les lisières.

mercredi, octobre 25, 2006

Les Orchidées sont populaires.



Rencontre hier,sur le terrain avec deux représentants du Réseau de Transport d'Electricité Sud Ouest qui termine la rénovation de la ligne haute tension venant du Nord pour alimenter Cahors et sa région en énergie.

Ils s'occupent de la partie Concertation,Communication, Environnement.

Le problème: un pylone a été malencontreusement installé dans une zone humide intéressante où Coeloglossum viride avait été reconnue l'année dernière.

Une rareté pour le Lot.

Avec la disparition progressive des zones humides, l'Orchis grenouille est devenue rare dans les zones de basse altitude, alors qu'il se maintient dans les zones d'altitude, comme nous pouvons le lire dans la page 94 qui lui est consacrée dans le livre collectif de Frank Jouandoudet A la découverte des Orchidées sauvages d'Aquitaine aux éditions Biotope.

La plante n'a pas été revue cette année.





Autre probléme: une piste pour la circulation des engins a été créée: on a disposé une couche de calcaire (20 à 30cm de granulats). Ce qui asséche et modifie totalement le sol, initialement constitué sur les altérites sableuses qui dominent dans ce coin de Bouriane.

Nos interlocuteurs prennent vite conscience du dégât écologique occasionné. Le dialogue peut donc se dérouler normalement et la conclusion s'impose vite: il faut essayer de remettre le lieu en état; en premier lieu évacuer soigneusement le calcaire, qui par bonheur a été disposé sur une nappe plastique résistante qui empêche les éléments de s'enfoncer dans le sol et de créer ainsi des ornières sous le poids des engins.

Ensuite aux botanistes de Lot Nature d'exercer une veille sur le lieu, en espérant une hypothétique reconstitution . C'est le rôle normal d'une association de naturalistes agréée pour la protection de l’environnement. Dans le Lot, la présence des orchidées , notamment sur les Causses ,sur le territoire du P.N.R. est un fait bien connu, diffusé par les journaux locaux. Des sorties sont souvent organisées sur le théme. On écrit à tort que toutes les orchidées sont des plantes protégées...Bref les Orchidées ont bien leur place dans la société lotoise, et nous n’avons pas mis trop de temps à convaincre nos interlocuteurs. La découverte du milieu où la Molinie est très présente et une cartographie départementale de l’espèce ont suffi.

Qu’en aurait-t’il été si nous avions plaidé la cause d’une obscure graminée ou d’une espèce minuscule , même protégée ?

lundi, octobre 23, 2006

Orchidées du Lot.



Les petites rosettes de Spiranthes spiralis sont bien visibles en ce moment , après la floraison.

Il n'est donc pas trop tard pour repérer des stations d'Orchidées dans le département et transmettre le nombre d'individus observés et les coordonnées géographiques des stations, comme cela avait été expliqué précédemment.

dimanche, octobre 22, 2006

Rapport au végétal dans la société française


Trois faits en rapport avec la Botanique et les plantes sauvages m'interpellent ce Dimanche :

Le premier: au début de la semaine dernière, j'ai appris que l'association qui venait d'organiser la Fête de la Science à Cahors avait des difficultés financières: l'année prochaine, il se pourrait qu'il n'y aie pas de Fête du tout.
Cette année, Lot Nature avait organisé une sortie Botanique sur le Mont St Cyr au dessus de Cahors. L'année dernière, une petite exposition de plantes fraîches , avec des fruits d'automne, avait attiré une quinzaine de classes d'école maternelle et élémentaire durant deux jours. Une occasion unique de mettre en contact un grand nombre d' enfants avec une cinquantaine de végétaux différents et de leur permettre ainsi d'avoir une première approche de la richesse du milieu naturel lotois. Dans les deux cas , c'est aussi une vitrine pour Lot Nature, dont on pourrait être privé l'année prochaine. Et quelle importance donnons nous à la Science dans notre vie de tous les jours?

Deuxiéme fait: une plante à valeur patrimoniale certaine pour la France a été retrouvée en plusieurs endroits du département depuis plusieurs années. En principe, cette découverte devrait, dans l'avenir rester confidentielle, connue seulement de quelques initiés et de quelques organisations liées à l'administration et en particulier au ministère de l'Ecologie. Quel est l'intérêt de ce statut confidentiel ? Cela ne traduit-il pas un certain mode de fonctionnement français, et ne retrouve t'on pas un fonctionnement comparable dans l'accès aux archives. On entend constamment des historiens se plaindre de cette confiscation de l'information ancienne par ceux qui sont chargés de la conservation. On peut espèrer qu'un maire peut avoir facilement accès à ces données environnementales au moment de la délivrance d'un permis de construire par exemple, mais il ne faut pas s'étonner de l'étonnement et des réactions de certains élus lorsqu'ils découvrent la présence de telle ou telle espèce, ou de tel ou tel milieu remarquable sur le territoire dont ils ont la charge, venant contrecarrer la mise en place d'un projet qui leur tient à coeur.

Troisième fait: l'enseignement des Sciences au Collège; j' atterris par hasard sur le site d'un professeur des Sciences de la Vie et de la Terre; il présente un certain nombre de pages informatiques pouvant être utilisées par les élèves; des expériences virtuelles par exemple, où l'on monte l'expérience en cliquant sur différents appareils de façon à assurer le bon déroulement de l'expérience; et puis, une page déconcertante: dissection virtuelle d'une fleur de moutarde.... Je réfléchis alors: dans le Lot nous avons la chance de vivre dans une région où le végétal naturel n'est pas loin, où les jeunes peuvent encore avoir accès à des milieux proches des milieux naturels. Mais quelles sont les ressources réelles en ce domaine d'une grande ville?

Trois faits que je livre à la méditation des lecteurs, botanistes ou non. En ce temps de fêtes des plantes et d'engouement pour le jardinage, quelle est la place réelle du végétal, être vivant, ne l'oublions pas , à côté de l'homme dans notre pays ? Quelle importance donnons nous à la connaissance du milieu qui nous entoure ?

vendredi, octobre 20, 2006

Quelle salade !

Revue de presse locale:



Difficile à voir sur la photo, cette nouvelle plante aquatique envahissante qui a perturbé les habitudes des habitants de Varaire.

La nouvelle est publiée par la Dépêche d'hier, jeudi 19 Octobre en pages lotoises.

Varaire est sur le causse de Limogne dans le Sud du département.

De quelle "salade" s'agit il ? Difficile à la nommer en ne voyant que la photo.
Probablement Pistia stratiotes dont voici une photo

A moins qu'une autre espèce flottante, la Jacinthe d'eau, soit présente, comme ici à d'autres latitudes et sous d'autres cieux.

A noter aussi les nombreuses photos de champignons, les Cèpes bien sûr, l'énorme Vesse de Loup de rigueur, et plus insolite, l'annonce de la découverte d'un champignon assez rare, australien, l'Anthurus d'Archer, voisin du Clathre, en forme d'étoile.


jeudi, octobre 19, 2006

Schinz et Keller: Flore de la Suisse (1909)



Une vieille Flore de Suisse, achetée il y a quelques années chez un bouquiniste d' Avignon .




Elle a appartenu à Maurice Hocquette, mon ancien professeur de Botanique à la faculté des Sciences de Lille en 1956.

lundi, octobre 16, 2006

Festinature à St Sulpice



Le décor superbe du village de St Sulpice, le terrain de camping à côté du Célé : le cadre de Festinature, un projet tuteuré pensé et organisé par des étudiants de l'IUT de Figeac (DUT Carrières Sociales).




Lot nature est présent: deux randonnées botaniques, un stand.


Plutôt spartiate, ce stand improvisé sur les activités botaniques possibles après une randonnée.

Le théme en 2 fiches:
1)conserver en mémoire ce qu'on a vu en randonnée:

la technique des herbiers,
la possibilité de scanner les plantes fraîches.

2)Nommer les plantes :
quelques livres courants ou moins courants concernant la région;

utiliser les différentes possibilités d'Internet: quelques liens sélectionnés dont l'incontournable Tela Botanica.

D'autres informations sur ce stand: l'association Lot nature.

Présentation d'une plante invasive arrivant dans le Lot: Senecio inaequidens

Le stand de Lot nature est placé entre un producteur de miel et un agriculteur présentant ses produits (jus de fruits, châtaignes)

Au grand regret des concepteurs du projet, peu de monde s'est déplacé, malgré une organisation impeccable et un beau temps radieux.

Pour nous donc, peu de participants aux deux randonnées, et peu de passages au stand.
Mais qu'importe, l'essentiel est d'avoir testé le fonctionnement possible d'une association de protection de la nature dans un cadre qui n'est pas forcément réservé à ses centres d'intérêts. On voit tout de suite les manques, mais il y a aussi des apports certains: pour Wilfrid, animateur des randonnées botaniques , c'était une première expérience, et la présence de Clément, aux savoirs souvent complémentaires l'a aidé en ce domaine.

Par contre le stand a besoin d'améliorer sa présentation, bien trop rustique. Il faut prévoir un matériel plus attractif. A voir en association.

Restent l'incontestable apport des contacts réalisés,les discussions sur les plantes nommées, la nature des questions posées et des conversations autour des plantes, le constat du statut de la Botanique dans la société: on n'en fait plus, les enfants ne reçoivent pas d'enseignement sur les plantes, l'exploitation des ressources d'internet et....

Un grand merci donc aux gentils organisateurs.

mercredi, octobre 11, 2006

Chasseurs et fleurs.



L"édition du Lot de la Dépêche de ce jour, page 19. Jolie photo.

Un hectare de jachères dans le Quercy Blanc, à Ste Alauzie est fleuri.

Cosmos, Zinnias, Centaurées horticoles ont été semés à la main, à la demande de la Fédération départementale des Chasseurs du Lot.

C'est une expérience, qui va être étendue l'an prochain.

Je cite l'article correspondant page 38:( J.M.Fabre)

" La fédération des chasseurs avait fixé un canevas de départ: des fleurs pas chères, une floraison continue du printemps jusqu'aux premières gelées"

L'article indique que c'est un grand semencier français qui a procuré ce mélange de fleurs rustiques.

Fleurs rustiques ne signifie pas fleurs appartenant au patrimoine floristique du Lot.
Le Cosmos par exemple, est originaire du Mexique.

Une suggestion: utiliser aussi des plantes lotoises qui sont en danger de régression.

Il existe des botanistes experts qui pourraient conseiller utilement dans ce domaine la Fédération de chasseurs, et la Direction Départementale de l'Agriculture: pour cela, il faut s'adresser au Conservatoire Botanique National de Midi-Pyrénées à Bagnères de Bigorre ou contacter le groupe Botanique de Lot Nature à Cahors.

Un avantage énorme pour les chasseurs: les semences des plantes lotoises ne coûtent pas très cher. On pourrait ainsi former des chasseurs botanistes qui récolteraient des graines à la fin de l'été, juste avant l'ouverture. Ce serait un début.

Pour les naturalistes, ce serait une collaboration utile, analogue à celle qui permet aux lacs de St Namphaise des Causses, actuellement entretenus par des chasseurs, d"assumer leur rôle de réserve d'eau pour le gibier et de réserve biologique pour tout le monde.

Autre suggestion: on peut charger des producteurs de graines quercynois de la fourniture de semences selon les normes en vigueur.

mardi, octobre 10, 2006

Crocus sativus, le Safran.

Il y a trois jours,dans le jardin, les quelques bulbes de Safran, plantés depuis deux ans ont fleuri.



Depuis quelques années, le Safran du Quercy est de retour sous l'impulsion de Christian Agrech qui a remis en route cette culture ancienne, tombée dans l'oubli. D'anciennes safranières de jardin avaient subsisté dans les Causses près des maisons en ruine. A coup de travail sur la plante, sur les recettes (Christian Agrech est cuisinier), avec des animations et des conférences, au fil des ans, cette culture s'est développée et popularisée. Une chance pour le pays de Cajarc, ce coin du Quercy où on recherche toujours des cultures spécialisées pouvant apporter un mieux être pour rester au pays. Un Conservatoire du Safran est né au Musée de Cuzals. Un livre est paru.

Mais si vous voulez tout savoir sur le Safran du Quercy, il faut aller .

lundi, octobre 09, 2006

Le chardon-Marie, Silybum marianum

Ces récentes semaines, j'ai recueilli dans une décharge sauvage du Gard, non loin de Nimes, un certain nombre de jeunes rosettes de cette Composée bisannuelle avec le projet de les repiquer dans mon jardin: la plupart ont mal résisté à l'opération, et avec la pluie et le temps doux de ces derniers jours ont subi des attaques de champignons s'apparentant à la fonte des semis.

Mon projet de belles et larges rosettes aplaties, printanières et décoratives est donc un peu compromis.

Il ne reste plus à espérer que l'ancien tas de compost, où elles se ressèment d'habitude, n'a pas épuisé sa banque de graines, et qu'une plante au moins sera présente au printemps prochain.

Le chardon-Marie est célébré en quatre pages et trois photographies par Pierre Lieutaghi dans son dernier ouvrage "Petite ethnobotanique méditerranéenne" paru chez Actes Sud.

Je vous incite donc à la lecture de cette chronique talentueuse rédigée par un botaniste écrivain poéte, espèce remarquable en voie de disparition; j'y ai appris entre autres, que le chardon-Marie est "répandu en région méditerranéenne, avec des avancées dans le Sud Ouest et le couloir rhodanien, il se rencontre çà et là, plus au Nord,dans l'aire de la vigne"; et l'auteur ajoute "c'est une adventice fugace en Europe moyenne". En fait la carte de répartition de Tela le montre actuellement présent dans de nombreux départements. Effet de la culture ornementale ou extension normale ?

Je l'avais rencontré, très abondant, il y a quelques années à l'entrée d'un champ près de l'endroit où du fumier avait du être déposé, sur le Causse de Limogne. J'avais alors prélevé des graines pour les semer chez moi, et depuis, chaque année, quelques individus apparaissent, la plante fleurit, se desséche et le cycle recommence .

Et puis Mardi dernier à Cahors, dans la zone commerciale Sud, à vingt mètres de l'entrée fort fréquentée du Leader Price, entre la bordure en pierre et le parking goudronné, une superbe rosette.




Passera t'elle l'hiver ?

mardi, octobre 03, 2006

Rumex acetosella, la petite Oseille.



Très peu visible cet été, depuis les pluies récentes, elle se montre plus en développant de nouvelles feuilles, très nombreuses, en rosettes, masquant ainsi le sol sablonneux des endroits incultes de mon jardin. Plante banale, répandue dans toute la France, sa floraison surtout printanière colore de taches rouges la prairie voisine, sur ces sols maigres, secs et acides de Bouriane. C'est un marqueur efficace dans le paysage, des sols dépourvus de calcaires.

Si on la déterre en ce moment, on s'aperçoit que la petite Oseille poursuit en sourdine sa multiplication végétative : un pied arraché montre bien un lacis de racines horizontales charnues sur lesquelles s'attachent d'autres rosettes. Sur ces racines traçantes, à partir de bourgeons, se développent des pousses blanches qui seront à l'origine de nouvelles rosettes. C'est un procédé plus rapide que la simple germination printanière et qui permet à la plante de coloniser rapidement de vastes surfaces.

lundi, octobre 02, 2006

Enquête de la S.B.F.sur les botanistes.

Botanistes, qui êtes vous ? D'où venez-vous?



Un manuel de préparation au badge de botaniste, chez les Scouts, au temps du Front Populaire.


Pour les botanistes de Lot Nature (et les autres lecteurs de Bouriane Verte) qui ne fréquentent pas le site de Tela Botanica, nous nous faisons l'écho d'une enquête initiée par la Société Botanique de France, en partenariat avec Tela Botanica et la Garance Voyageuse; il s'agit en utilisant les informations de votre parcours de vie de botaniste, amateur ou professionnel, de dresser un tableau des formations, des métiers, des activités et des spécialités.

Vous trouverez le texte de l'enquête ici.

N'hésitez pas à participer.

La réponse est à fournir avant le 10 Octobre prochain.

La SBF présentera le résultat des réponses lors d'une journée consacrée à l'Enseignement de la Botanique, le 20 Octobre 2006; la publication sera assurée avec le compte rendu de la journée dans le Journal de Botanique, sur le site de Tela-Botanica et dans la Garance Voyageuse.

Merci par avance de votre collaboration. Une enquête de ce type n'a jamais été tentée ; son succès dépend entièrement de vous.

Aujourd'hui à 14 heures, 154 botanistes avaient déjà répondu.

dimanche, octobre 01, 2006

Se nourrir des plantes des bois, près d'une rivière.



C’est un groupe sympathique que nous venons de rencontrer ce Dimanche à l’Espace Clément Marot. Peu de monde malheureusement pour écouter un passionné des plantes, D. Lizot nous conter par le menu les stratégies de reproduction et de recherche de lumière des plantes à la manière de Jean Marie Pelt. Et ce, après un séjour d'une semaine dans les bois.

Nous avons pu aussi recueillir les impressions toutes neuves de quelques membres de ce petit groupe qui avait vécu quelques jours dans la vallée du Célé en récoltant pour se nourrir les productions végétales sauvages présentes (figues, cornouilles, raisins sauvages,glands, etc..), en les cuisinant et en les disposant sur des galettes de blé complet à usage d'" assiette comestible", seul élément extérieur apporté.

J’étais donc curieux de discuter avec des personnes qui ont un rapport à la plante bien différent des botanistes ou des gestionnaires de réserves. Un rapport “animal” : les plantes sauvages comme éléments nécessaires de subsistance, et non les plantes comme éléments patrimoniaux de milieux “naturels” ou comme éléments génants à éliminer, invasives ou mauvaises herbes. On est plus ici dans le concept de “plante compagne “cher à P. Lieutaghi, ou dans l’attitude des gens allant cueillir leurs simples, ou leurs salades (Ecologistes de l’Euzière), et non des savants spécialistes “injuriant leurs plantes en latin” pour aller les aligner comme autant de trophées de chasse dans divers lieux de mémoire. A l’interface de ces deux attitudes, je suis en sympathie avec les deux approches du milieu naturel, l’approche patrimoniale et l’approche nourricière, à condition qu’elles soient toutes les deux respectueuses de la Nature.

Il sera nécessaire avant l'année prochaine d'aider ce groupe à trouver d'autres lieux de séjour dans le Lot, le Célé étant encore une rivière polluée. Ce peut être aussi le rôle d'une association comme Lot Nature de promouvoir le milieu naturel accueillant, qui a su si bien séduire en leur temps les hommes préhistoriques.

En attendant, j'ai amorcé un vagabondage dans les livres et je me promets de relire mieux Henri David Thoreau.