samedi, mars 31, 2007

Fin mars: nature et culture.

C'est maintenant l'époque où la petite Oseille, Rumex acetosella, fleurit et tache joliment de rouge les prairies maigres du secteur, en attendant la sortie en masse d'Orchis morio (pardon: Anacamptis morio, il faut adopter la nomenclature moderne)



tandis que les chemins étroits surtout fréquentés par les chevaux et les randonneurs sont maintenant bordés du jaune de l'Ajonc d 'Europe qui avait amorcé sa floraison en Novembre.



Les fragments de chênaie acidiphile sont ici implantés directement dans la couche de galets siliceux sur laquelle les carriers du coin ont toujours des projets détestables.



Et puis en bas, dans une parcelle cultivée, un peu à l'écart, au fond d' une petite vallée latérale, un paysage agricole bien curieux en ce début de printemps.








En cette période d' effervescence bouillonnante des idées sur le mode de fonctionnement des sociétés et de l'économie, l'utilisation de l'énergie, les changements climatiques, et l'effondrement de la biodiversité au début du 21° siècle, on ne peut s'empécher de poser une question toute bête:

Pourquoi ce maïs a t'il séché sur place sans être récolté? En plus, ce spectacle lotois, agricole et printanier n'est pas isolé. N'y a t'il pas gâchis d'énergie et d'intrants ?

Pour compliquer la réflexion, je me souviens alors: à la dernière commission départementale de la chasse, il était tout de même bien question d'indemnités et des rapports complexes dans le département des chasseurs-agriculteurs-sangliers-maïs, avec, semble t-il, de gros problémes liés à la prolifération anormale des sangliers, ce qui avait nécessité une réunion technique supplémentaire où les représentants des associations de protection de la nature n'étaient pas invités, alors qu'on pouvait faire gentiment des remarques sur la gestion passée de l'anthroposystéme.

C'est donc une situation bien subtile à démêler, même pour l'ancien qui a attrapé des cloques aux mains, étant gamin, en binant ou en désherbant manuellement des lignes d'asperges et de haricots solognots, comme j'ai pu le faire bien avant une certaine révolution verte.

vendredi, mars 30, 2007

Crépis de Nîmes ou de Montpellier ?

Le butinage sur Internet réserve toujours des surprises.

Comme toutes les plantes banales, Crépis sancta si visible en ce moment est un peu dédaigné des floristes, qu'il pousse à la campagne, ou à la ville. Quand on sait qu'en plus, il se présente comme une Composée à fleurs jaunes à vague allure de Pissenlit, voire d'Hieracium, on comprend un peu l'attitude des gens à la recherche de plantes plus spectaculaires et le peu d'images dans la documentation de tela botanica.

Quel n'a pas été notre étonnement en "googlelisant" notre plante de découvrir qu'elle était actuellement un objet d'étude fort intéressant pour les chercheurs en Ecologie et Génétique évolutive du CEFE Montpellier qui lui ont même consacré une page spéciale.

Et voici notre modeste plante venue d'ailleurs et établie en France depuis le 18° siècle se distinguer avec un statut de modéle scientifique, à l'origine d'études fort savantes. Pour les initiés, voici par exemple ce qu'on peut chercher à étudier à travers les petites parcelles urbaines, fleuries de Crepis, du secteur d' Antigone.

Certes on est encore loin d'un autre modéle plus célébre, mais bien moins visible sur le terrain en ce moment, Arabidopsis thaliana, l'Arabette de Thalius, tout de même bien répandue.

dimanche, mars 25, 2007

Assemblée générale (suite)

Les conversations informelles d'hier m'ont fait prendre conscience que les ressources documentaires repérables sur Internet étaient mal connues.

Deux exemples pour montrer qu'on peut se renseigner facilement:

A propos des Orchidées, un adhérent de Lot Nature a posé au cours de l'assemblée une question qui a fait rigoler tout le monde: pourquoi a t'on baptisé Ophrys un "patch", produit destiné à stimuler la libido féminine ?
J'ai réussi facilement à me trouver une explication en tapant dans le moteur de recherche bien connu Google les deux mots suivants: Ophrys, libido. Je vous laisse donc le soin de poursuivre par vous même l'exploration et de trouver votre explication. Si vous n'y arrivez pas, c'est ici.

Si vous tapez alors "Ophrys, pheromone", vous affinez vos explications et vous explorez alors un champ plus scientifique en anglais.

Qu'on en juge ...

Pour prolonger le diaporama du 3 Mars dernier et notamment la pollinisation des Orchidées par les Insectes, je vous indique ici l'adresse des pages personnelles d'un chercheur belge Nicolas Van Reenecken. Vous y trouverez plein de ressources, en particulier les adresses de photos et de documents sur la question (et notamment ici la revue Osmia téléchargeable).

et puis, magie d'Internet pour un homme de mon âge, deux vidéos montrant les relations Ophrys - Insecte, réalisées par ce même chercheur et que je vous conseille de visionner.C'est plus facile avec l'ADSL.

La première:
Colletes cunicularius male on Ophrys archipelagi. Monte Gargano (It), March 2004. Courtesy of NJ Vereecken ici.

La deuxiéme:
Andrena flavipes male pseudocopulating on the female decoy of the flower of Ophrys bilunulata, a sexually deceptive orchid from Europe ici.


Ce qui nous ramène au débat en cours sur le site Lot Nature du groupe Botanique, et à l'article très documenté "Mettez des butineurs dans votre jardin" de notre nouveau président dans le dernier numéro (15) du Bulletin de liaison Lot Nature.

samedi, mars 24, 2007

Changement de pilote

Senaillac Lauzes
Dans la jolie salle des fêtes
Ce 24 Mars 2007

Assemblée générale de Lot nature.

Récit


Compte rendu des activités de l'année
L'instant est solennel: le président prononce son dernier discours.
Il a décidé de ne pas se représenter .

Mon appareil numérique en a l'objectif embué.


Ouf! c'est fait ! Avant le déjeuner, les administrateurs nous ont choisi un nouveau guide.
Celui ci sourit à mon petit appareil numérique qui a toujours l'objectif un peu brouillé.
Vous avez certainement remarqué que nous avons changé de décor. Plus convivial si j'ose dire .



On reste dans le même décor, et les photos sont toujours aussi moches. Mon appareil manifestement ému, n'arrive pas travailler avec la netteté qui serait pourtant nécessaire pour rendre compte convenablement d'un si grand moment à l' Auberge des Trois Anes à Blars. Alors que des conversations animées, de la plus haute importance, relatant probablement les dernières découvertes sur les nouvelles pratiques sexuelles des Orchidées se déroulent sous nos yeux étonnés.


Ca y est ! les agapes sont terminées. C'était bien bon. On paye .On sort.
Et l'on retrouve la délicieuse fraîcheur actuelle qui va stimuler au mieux notre activité cérébrale.


Vous avez remarqué que mon appareil photo préfére aussi travailler au grand air, où il retrouve ses qualités et obtient de bien meilleurs résultats?


Mais que cherche donc alors cette docte assemblée ?


" L'herbe qui renouvelle " bien sûr




Et un grand merci à
Pierre Lieutaghi qui avec le titre d'un de ses meilleurs livres , m'a fourni la chute de l'article.

vendredi, mars 23, 2007

Et que ça saute ...

Sur le haut de ce mur de pierre, à deux pas du super marché, à ma hauteur, les Cardamines hérissées (à la base seulement, la tige est glabre) ont terminé leur cycle annuel.

Les siliques sont très mûres, prêtes à s'ouvrir au moindre contact en projetant brutalement les graines minuscules dans le voisinage.





Je les ai effleurées à peine, et surtout en fermant bien les yeux.

J'ai senti mes mains bombardées par les graines.

L'avenir de ces petites Brassicacées éphémères est maintenant assuré dans le secteur.

jeudi, mars 22, 2007

Après les giboulées... repérages sur le causse

La Croze del Cat, un gouffre boisé au bord de la route entre Catus et Thedirac.

Aux alentours, des lambeaux de pelouse séche à Armoise camphrée , odorante, sur la pierre de Crayssac qui affleure et qui vient d'être exploitée dans le coin.

Prospection lente pour repérer à l'avance les petits groupes de rosettes d'Orchidées; pas forcément celles d'Ophrys, les plus précoces à fleurir.


Il faut bien l'admettre: pas encore de floraison sur ces parcelles sauvages.

On en profite pour observer plus en détail la composition végétale de la mosaïque des couleurs recouvrant le sol.



Celle, caractéristique, des lichens terricoles, style Cladonia, les grands oubliés des carnets des botanistes herborisants, qu'il serait bon pourtant de savoir nommer plus précisément tant ils sont répandus dans ces habitats.



Les rosettes du Sedum blanc encore bien rougies par les gelées, pourtant modérées, de l'hiver récent



Des touffes de Fétuques (?) au milieu d'une Mousse mouchetée de vert pâle ( poussée de croissance ? à voir.. et à nommer ..)







Les Géraniums Herbe à Robert qui avaient commencé à produire des feuilles plus claires à la faveur des températures clémentes de la semaine dernière et qui, frileux dans le froid actuel les recroquevillent en se façonnant une silhouette inhabituelle.






Et en récompense finale, une superbe population de milliers de Violette hérissée dans la mousse fournie d'un pré abandonné qui commence à se boiser: bordure de prunelliers le long des murettes, piquetage de genévriers au centre.

En attendant une construction future qui remplacera toutes ces richesses variées par une pelouse uniforme ? Il ne faut pas se leurrer. Le paysage est déjà fortement mité dans le voisinage et la terre de causse non cultivée ne vaut pas cher.

lundi, mars 19, 2007

Entre les giboulées.. reportage express.

Au début, la masse des prunelliers (Prunus spinosa) fleuris, en lisière, à la lumière.



A l'intérieur des bois, le long du chemin, démarrage de deux Ombellifères (=Apiacées) communes en Bouriane.




en haut à gauche, un Cerfeuil sauvage, Chaerophyllum temulum.

au milieu les feuilles finement découpées sont celles de Conopodium denudatum, le Conopode dénudé, dont la racine tuberculisée est appréciée des sangliers.

Et puis j'hésite un instant: Lichen ou Champignon sur cette branche morte ?


La solution, je la trouve en rentrant, dans le Guide des Champignons de France et d'Europe.
En fait c'est un Champignon Basidiomycète, sorte de croûte plaquée sur la branche et dont on retrouve le point d'insertion en dessous, en détachant l'écorce: c'est un Phlebia probablement merismoides (ou P. radiata).. Voir ici.

vendredi, mars 16, 2007

Génie végétal et écologique (suite).

L'aménagement des berges du Lot se poursuit à Cahors.




Les toiles de coco ont été posées, ce qui donne un petit air d'intervention de Christo dans le paysage: les berges semblent donc "emballées".




La prochaine étape sera probablement celle des plantations.

A suivre donc

mercredi, mars 14, 2007

Un chêne sur la D9

Un beau petit chêne tout seul sur la crête entre la vallée de Gigouzac et celle de Brouelle, à deux pas de l'ancienne Nationale 20, en plein vent, en plein gel, en plein soleil surtout.

Le Lot , aux allures de fleuve calme et majestueux n'est pas éloigné

Une superbe lumière met en valeur jusqu'au rameau le plus fin, l'architecture de l'arbre.




Au pied du tronc, inattendu ici au bord de la route, sans doute un peu protégé en été par l'ombre de l'arbre, un petit Daphne laureola, le Laurier des bois.





Fermons les yeux.

Moi, je vois bien ici la nymphe Daphné, fille d'un fleuve et venue de la vallée proche en courant, grimpant, éperdue, échevelée, poursuivie par Apollon et venant se réfugier sous le chêne avant la métamorphose .





De quelle imagination ont-ils fait preuve, tout de même, ces vieux coureurs des bois, ces ramasseurs de plantes nourris de grec et de latin pour évoquer ainsi une superbe nymphe en distinguant par son nom ce petit buisson un peu insignifiant aux feuilles vernissées.

mardi, mars 13, 2007

Ecorces remarquables du Chêne pubescent.


Un bosquet de chênes pubescents, ce matin, sur du calcaire, bien à l'Ouest de Lavercantière.




Et puis une écorce comme j'en ai rarement vue.

lundi, mars 12, 2007

Ormeau fleuri

Il y a quelque temps, nous avions fait attention aux crêtes de liège de l'écorce des petits Ormes des bords du Lot.

Depuis la fin de l'hiver est proche, et l'Orme, comme les autres arbres, va amorcer son évolution saisonnière.

Les beaux Ormes présents au voisinage de la maison ont été attaqués par la graphiose à la fin des années 70.

Depuis des rejets ont régulièrement repoussé à la place.

Certains n'ont pas tenu le coup et ont également péri.

L'un d'entre eux a survécu semble t-il, et est en pleine floraison en ce moment, ce qui donne à l'arbre une silhouette particulière.

dimanche, mars 11, 2007

Aux alentours des Arques, l'église St André.



C'est une petite église située dans les bois, au dessus du marais de la vallée de la Masse, à 2,5 kilomètres des Arques, vestige du temps où les mas isolés étaient encore occupés par une population pratiquante sédentaire. Ossip Zadkine, le grand sculpteur, habitant alors le village y a découvert des fresques du XV° siécle en 1954.



En y arrivant, on découvre un paysage à allure un peu montagnarde en cette saison, avec des îlots sombres de Conifères, souvent du Pin maritime, au milieu d'une forêt dominée par les Châtaigniers qui n'a plus grand chose à voir avec celle des Causses.

Le village des Arques est dans le canton de Cazals, et le Périgord noir est tout proche.Nous sommes dans la Communauté de Communes "Bouriane Sud".



Sur le lieu de stationnement, au sol, des feuilles de chêne largement découpées de façon caractéristique, pour qui a déjà observé le chêne tauzin dans ce secteur où il est abondant et probablement en limite orientale d'aire.




Elles viennent des arbres disséminés dans la haie formant la limite du lieu.

Et puis dans le mur du cimetière, des pierres couleur de rouille, vestiges des altérites ferrugineuses qui ont alimenté l'industrie métallurgique ancienne Le bruit de l'activité des moulines pour la production du fer a longtemps retenti dans la vallée de la Masse.





Un échantillon ramassé aux alentours

mercredi, mars 07, 2007

L'homme ou la nature ?


J'ai ressorti de ma bibliothèque, où il dormait depuis de nombreuses années, cet ouvrage d'Edouard Bonnefous, qui vient de décéder presque centenaire.

Pour comprendre que ce livre a eu une certaine importance politique en 1970, je vous propose le détour par Jean Marie Pelt, personnalité mieux connue actuellement.

A en juger par le nombre d'exemplaires d'occasion rencontré chez les bouquinistes, ce livre, édité dans une collection à bon marché a eu un certain succés.

Note amusante: ma recherche sur Internet a débouché sur une offre d'un libraire d'occasion étourdi ou ignare qui l'indique préfacé par .... Edmond Rostand.

Floraisons printanières le long du Vert


Je suis retourné une fois de plus sur un de mes trajets favoris en cette saison: le sentier de la rive gauche du Vert aux alentours de la résurgence de Graudène, celui qui serpente entre la buxaie perpétuellement ombreuse et la charmaie humide, très éclairée encore, havre de fraicheur en été, mais encore un peu frisquet en ce moment.

Le temps de faire le point sur les belles plantes qu'on y rencontre chaque année: l'ail des ours sort à peine ses feuilles, déjà odorantes tout de même, le lis martagon n'est pas encore visible, la mercuriale vivace est déjà reconnaissable; si le doronic des panthères, encore en feuilles, semble abondant, j'ai rencontré peu d'individus de la belle Cardamine à sept folioles en boutons.





Par contre l'Hellebore verte est bien présente , fleurie, non loin du Vert bien en eau actuellement et qui n'hésite pas à sortir de son lit quand le besoin s'en fait sentir, irriguant les prairies naturelles riches bientôt de la floraison mauve des Cardamine des prés.