jeudi, août 31, 2006

L'Armoise des frères Verlot à Catus


Curieuse station pour ces Armoises: c'est une jardinière garnie de galets,le long de l'immeuble de l'Office de Tourisme de Catus, qui les abrite.

Si on froisse un fragment de feuille, l'odeur fortement aromatique nous permet de l'identifier sans probléme, en la distinguant bien de notre Artemisia vulgaris indigène à odeur faible; c'est donc Artemisia verlotiorum, dont les fragments de rhizome ont probablement été amenés avec la terre garnissant la jardinière, qui s'est installée là.

Cette Armoise a été rencontrée en 1875 dans les rues et les environs de Clermont Ferrand, par le pharmacien botaniste Martial Lamotte (1820-1883) ( à ne pas confondre avec le Lamothe lotois); elle viendrait des steppes du centre de l'Asie, amenée avec des arbres d'ornement introduits.

Pour notre département, elle ne figure donc pas encore dans le Catalogue de Puel ; sa présence a été depuis reconnue; elle est même abondante, sur les berges du Lot par exemple.

Il serait donc temps de rectifier la carte de répartition de la Flore électronique de Tela Botanica.

Un mot des frères Verlot: Jean Baptiste l'ainé (1816-1891) est un botaniste grenoblois, directeur du Jardin Botanique, auteur d'un Catalogue raisonné des plantes vasculaires du Dauphiné (1872); son frère cadet Bernard (1836-1897) chef de cultures au Jardin des Plantes de Paris, actif ensuite à Verrières-le-Buisson aux établissements Vilmorin Andrieux, est l' auteur d'un Guide du Botaniste herborisant (1879); ils sont en relation avec J.H.Fabre et lui font parvenir des plantes pour garnir son jardin de l' Harmas à Sérignan.

Artemisia verlotiorum est une plante toujours en expansion en Europe: une publication de 1998 la donne nouvelle en Ecosse par exemple. Sa floraison est tardive (octobre- novembre) et parfois nulle; mais sa multiplication est rapide dans les sols cultivés ou remués car elle se fait le plus souvent par des stolons fragmentés (motoculteurs) développant des rosettes. hivernales. C'est une plante gênante pour les cultures nous dit l'INRA.

lundi, août 28, 2006

Floraisons des grands Sedums

Les deux sous espèces de Sedum telephium L. , le grand Orpin, l'herbe à la coupure, l'herbe des charpentiers sont fleuries en ce moment:



La sous espèce à fleurs pourpre: Sedum telephium L. subsp. telephium semble peu fréquente; la photo a été prise au bord de la route non loin de Galdou, sur la commune de St Denis Catus; la station est fauchée régulièrement.

Malinvaud l'avait nommée aussi Sedum purpurascens Koch.





La sous espèce à fleurs blanc-jaunâtres: Sedum telephium , subsp.maximum: je la connais notamment à Luzech, près du donjon, et je la cultive chez moi , où elle se resséme facilement.
Les fleurs sont légérement odorantes.

Puel ne l'avait pas indiquée dans son Catalogue; c'est Giraudias (1848-1922), alors receveur de l'enregistrement à Asprières (12),qui la mentionne en 1876 dans son "Enumération des plantes....du Canton de Limogne", pour la première fois dans la Vallée du Lot et à Limogne. Lamothe signale sa présence dans la vallée du Lot et sa rareté dans celle de la Dordogne.


On trouve mention de l'utilisation ancienne de l'Orpin, dans le Lot, dans la thèse de pharmacie de D.Thiveaud (Montpellier.1982) " Recollection de la pharmacopée traditionnelle dans le département du Lot": p.81, l'auteur signale l'emploi sur les petites plaies; en pressant le suc de la plante, on peut adoucir la douleur.

Signalons encore sa qualité de plante mellifère, et son nom d'Orpin reprise, allusion à sa facilité à s'enraciner si la tige est sectionnée. D'où la persistance de la station de Galdou malgré les fauchages répétés.


dimanche, août 27, 2006

Sedum cepaea en Bouriane, au mois d’Août (suite)

Quelques détails supplémentaires:






Après les chaleurs des semaines précédentes, la plante est réduite à l'état de squelette desséché. L'inflorescence en panicule est très visible. La rosette de la base a disparu depuis longtemps.










Chacune des tiges latérales qui se développaient à partir de la rosette initiale à l'automne dernier a fleuri à la fin du printemps, puis séché. On est bien en présence d'une plante qui a supporté la saison froide sous forme de rosette.






Par contre la base de l'inflorescence porte encore des fleurs . Et les feuilles sont encore bien développées. Cette plante s'est comportée en annuelle.

vendredi, août 25, 2006

Sedum cepaea en Bouriane, au mois d’Août.



Delpon,dans sa remarquable Statistique du Lot (1831), si dédaigné des botanistes qui vont suivre, l’appelle la Joubarbe pourpier et le signale dans les lieux pierreux.

Lagréze Fossat , dans sa Flore du Tarn et Garonne (1847) le nomme l’Orpin Portulacé et indique que sa tige est rameuse à la base.



Malinvaud en 1905 publie une Revue critique des Crassulacées de la Flore du Lot qui fait référence à la Flore de Coste; il règle donc leur sort aux “formes à feuilles ternées ou quaternées , variations peu stables”,indiquées variété b.galioides DC par Puel et figurant aussi dans le tome 7 de la Flore de Rouy paru en 1901. Encore un épisode amusant de divergence de traitement traduisant des conceptions différentes. Le seul nom valide actuellement est Sedum Cepaea L.

L’opinion de Coste (et de Malinvaud.ndlr) a prévalu.

Ce Sedum est actuellement bien visible dans mon jardin de Bouriane, au sol maigre, sableux et siliceux, dans les plages dénudées.

La forme de ses feuilles le fait ressembler au Pourpier, qui se développe là aussi , en même temps; on lui donne donc le nom d’ Orpin pourpier; l’autre nom, Orpin paniculé renseigne sur le modèle d’inflorescence.



Dans le Lot, l’Orpin pourpier , dont la floraison se termine en ce moment, développe aussi des rosettes qui vont passer l’hiver et fleurir l’année prochaine et fonctionne donc comme une bisannuelle, plus exactement comme une thérophyte-hémicryptophyte.





En culture, des rosettes secondaires se développent en ce moment. Elles sont moins visibles en pleine terre.

La carte de France de la Flore électronique pour cette espèce d’Europe centrale et méridionale pourrait être complétée par la remarque de Rouy et Camus :
“Murs , lieux rocailleux, surtout ombragés, dans presque toute la France, mais disséminé.”

lundi, août 21, 2006

Sambucus ebulus: fleurs et fruits au même moment.



Le Sureau Yèble ou petit Sureau (Sambucus ebulus: eule) a une floraison normalement un peu plus tardive que le Grand Sureau (Sambucus nigra: chagut, saüc,sabuc,sambuc).

Cette année, autour de chez moi, les populations de Yèble situées dans des emplacements ensoleillés ont fleuri en deux temps, probablement avant et après la période de forte température correspondant à une sécheresse marquée.

D'où la coexistence bien visible de rameaux fructifiés et de rameaux fleuris, comme sur cette photo. La deuxiéme série de rameaux fleuris est un peu maigrichonne.

"Dins de tèrras ricas. Granas negras: se'n servissiân per tintar las punas confidas de marrida qualitat e las far lusentas". note Madame A.Lacomba dans sa petite Flora Occitana.

Le troisiéme Sureau, Sambucus racemosa, plus montagnard, se rencontre à l'Est du département ( forêt de Leyme par exemple).

Les trois Sureaux appartiennent le plus souvent à la famille des Caprifoliacées.

Voir tout de même la classification des 3 espèces sur Belles fleurs de France, le site d'Erik Dronnet
.

vendredi, août 18, 2006

Cosmos sulphureus dans la zone commerciale, au Sud de Cahors.

Pour agrémenter la zone commerciale d’une banalité désarmante, la municipalité de Cahors entretient des parterres de fleurs ornementales.

Lorsque le temps était à l’arrosage surabondant, j’y ai recueilli une adventice, Cyperus eragrostis, transférée sur ma terrasse au milieu des Aracées cultivées, où elle se plaît, produit ses minuscules petites graines et persiste depuis.

La décoration précédente des parterres était constituée de Pensées cultivées qu’il a fallu enlever dès les premiers jours chauds de cette année. J’ai remarqué alors une multitude de petits plants (5 à 10cms) à feuillage découpé, provenant manifestement d’une plante, style oeillet d’Inde, qui s’était ressemée ; ces jeunes végétaux apparaissaient de façon désordonnée aux alentours des parterres, dans le sable des caniveaux, entre les joints des carreaux etc...

Il était tentant de les recueillir, de les repiquer dans mon jardin et d’attendre.

Ce que j’ai fait.





Ces plantes sont fleuries depuis quinze jours environ: c’est bien une Astéracée qui évoque le populaire Cosmos, Cosmos bipinnatus, mais qui en différe par des couleurs chaudes, jaune, orange vif tirant parfois sur le bronze. Une recherche rapide sur Internet conduit sans équivoque à Cosmos sulphureus, dont les graines sont commercialisées en France; l'espèce est originaire du Mexique et du Nord de l’Amérique du Sud.

C’est donc une plante introduite cultivée.

Deux surprises pour moi tout de même:

- d’abord, c’est une plante tinctoriale, sélectionnée comme telle, sous le nom de Cosmos jaune par l’entreprise Couleur de plantes précédemment signalée.

- aux Etats Unis, elle est considérée comme une plante invasive.

Rien de tel à Cahors; la plante aura probablement du mal à coloniser plus d’espace que les abords immédiats des parterres, phénoméne banal et éphémère qu’ on retrouve dans tout jardin ordinaire. Mais il est intéressant de voir qu’un certain nombre de plantes invasives françaises appartiennent à la même famille de plantes, les Astéracées; nous pensons en particulier au Senecio inaequidens ou au Bidens frondosa. Si le second est courant sur les rives des cours d’eau du Lot, le premier n’a pas aussi bien réussi que dans les départements méridionaux. Ces deux espèces appartiennent à des genres voisins de notre Cosmos jaune.

jeudi, août 17, 2006

A côté de la numérisation de la Flore de Rouy: Rouy et Malinvaud.

Georges Rouy (1851-1924)


Les quatorze tomes de cette flore de France importante sont depuis hier disponibles en téléchargement gratuit aux adresses suivantes:
un site créé par Benoit Bock
le site de Tela botanica.

On trouvera tous les détails de cette numérisation dans la partie Actualités de Tela Botanica.

C'est un travail remarquable qui met à la disposition de chacun un ouvrage difficile à consulter.
Par exemple il ne figure pas dans le catalogue de la Bibliothéque du Musée Requien d'AVIGNON.

Des pages consacrées à la biographie de Georges Rouy(1851-1924) se trouvent dans le remarquable ouvrage de Benoit Dayrat, Les Botanistes et la Flore de France: trois siècles de découvertes , paru en 2003 dans la collection Archives des Publications du Museum d'Histoire Naturelle de Paris.

Un des rédacteurs collaborateurs de Georges Rouy fut le Pharmacien Edmond Gustave Camus évoqué précédemment ici.

Pour la petite, très petite histoire de la Botanique, on peut aussi rappeler une polémique pénible qui l'opposa en 1905 à Ernest Malinvaud, après que celui ci eut quitté le poste de Secrétaire de la Société Botanique de France qu'il avait occupé pendant plus de vingt années.



A cette occasion , il rédigea un pamphlet intitulé : Les contes fantastiques de M.Malinvaud, qu'il signe en réaction à un papier anonyme qui semblait le mettre en cause.
Il y met notamment en cause la gestion ancienne de l'ancien secrétaire et doute même de ses compétences botaniques, notamment dans le domaine du genre Mentha où il s'est spécialisé.

Il faut dire que la publication de la Flore de Rouy s'échelonne de 1893 à 1913; Rouy avec ses quatorze volumes d'espèces, sous-espèces, races, variétés, sous-variétés et formes hybrides s'adresse à un public de spécialistes.
La parution de la Flore de Coste couvre la période 1901- 1906. Malinvaud, ami de Coste est fortement impliqué avec l'éditeur Paul Klincksiek dans la mise en route de cette Flore illustrée, avec pour objectif de vulgariser la Botanique de façon exacte et esthétique, sur le modéle de la Flore du Nord Est des Etats Unis de Britton et Brown (1898).

Cet éditeur a déjà produit, en direction du grand public, ce qu'on appellerait aujourd'hui des guides du naturaliste; Il a alors en projet une flore, ouvrage de vulgarisation qui permettrait de déterminer toutes les fleurs de France; il va s'adresser à Malinvaud, et celui-ci propose Coste comme rédacteur en 1899. Tout ceci est fort bien décrit par Gérard G.Aymonin dans un article intitulé "La Naissance de la "Flore descriptive et illustrée de la France" de l'Abbé Hippolyte Coste.(Taxon 23(2/3):607-611.Août 1974).

Gaston Bonnier plus tard démarrera (1912) sa Flore complète illustrée en couleurs de la France.


Rouy, Coste et Bonnier vont rester, malgré leurs différences, des auteurs compétents et rigoureux.

On est donc en plein dans une période riche d'activités botaniques, celle où on essaie, à la lumière des concepts de ce qu'on appelle alors la "Géographie Botanique" de faire la synthèse d'une Flore française de mieux en mieux connue. Que l'on discute entre spécialistes, que l'on s'échauffe parfois, n'est pas en soit une surprise. Les botanistes restent des hommes, surtout dans une profession qui accueille si peu de femmes.

mercredi, août 16, 2006

Reseda luteola dans la vallée du Célé

La Gaude ou grand réséda dans la Vallée du Célé

Reseda luteola est le plus rare des trois Résédas du Lot.

Les stations de cette Résédacée sont assez peu fréquentes sur le bord des routes et des chemins du Lot. Il me souvient d’en avoir repéré une importante à la sortie du village d’Ussel, et d'être repassé quelques jours plus tard alors que l’épareuse communautaire l’avait tondue allégrement.

Par contre j’en ai vu des exemplaires à l’Abbaye Nouvelle, commune de Léobard, dans les environs de Gourdon dans la partie ruinée du bâtiment , reste probable d’anciennes très anciennes cultures ponctuelles de cette plante tinctoriale estimée au Moyen-Age , et dont la culture avait presque disparu déjà au 18° siècle.
A l’Abbaye Nouvelle à l'automne, les petites rosettes caractéristiques étaient facilement repérables: en effet les limbes des feuilles portent alors en travers de nombreuses ondulations parallèles. La plante est bisannuelle et fleurit l'année suivante.

La Gaude , c’est donc une plante tinctoriale importante: l’intensité et la luminosité de la couleur jaune qu’elle fournit sont uniques. Comme le Pastel, donnant lui un indigo, et aussi anciennement cultivé, elle semble présente dans le Lot en stations disjointes. Je n’ai pas trouvé de nom occitan particulier .

Le jaune a été longtemps la couleur de l’exclusion, voire de la folie; il ne faut donc pas s’étonner de voir nommer la Gaude l’herbe des Juifs; elle a servi en particulier à teindre le bonnet pointu et la rouelle, petit rond d’étoffe teint en jaune portés jusqu’à la Révolution Française par les populations des communautés juives, en particulier celle du Comtat Venaissin. Cette obligation a démarré en France sous le règne de Saint Louis. On sait qu'elle a perduré récemment sous une autre forme et dans un autre pays pour le déshonneur de l'humanité.

Le besoin de grosses quantités de colorant avait créé dans diverses régions de France tout un circuit de culture et de commerce qui s’effondre avant le 18°siècle.

Tout ce passé historique chargé fait que je reste toujours attentif à la présence de cette plante qui peut atteindre 150cm de hauteur, et qui produit un nombre important de graines.




Je connais la station de la Vallée du Celé depuis plus de vingt ans, au pied de la grande falaise entre Conduché et Cabrerets. Le groupe d'individus photographiés a poussé sur le bord de la route, juste en face d’un petit emplacement de stationnement.

En faisant une recherche Web rapide sur l’utilisation actuelle, nous avons trouvé une entreprise allemande qui commercialise le colorant sous forme de brindilles provenant des plateaux d’Anatolie; en France, il semble que l’on le cultive à Chemillé, dans le Maine et Loire , et que le Critt agricole de Rochefort sur mer mettant au point de nouvelles techniques d’extraction des colorants a présidé à la naissance d’une entreprise Couleur des plantes .

Ce secteur des plantes tinctoriales, qui intéressait de façon confidentielle au départ le milieu baba-cool, s’est musclé en France avec la sortie chez Delachaux et Nieslé en 1990 de l’incontournable Guide des teintures naturelles de Dominique Cardon illustré par G.du Chatenet. Il semble qu’avec les craintes actuelles de l’utilisation de produits chimiques mal connus dans leurs interactions éventuelles sur l’espèce humaine, les colorants naturels se voient réhabilités, bien que les coûts de main d’oeuvre des récoltes ne soient pas en leur faveur.
Vous pouvez ainsi lire sur le sujet une mise au point de Marion Tours, Les plantes ont du pigment, dans l’Express du 6/6/2002.

dimanche, août 13, 2006

Tamus communis, le Tamier commun.

Toujours sur la route de Calvignac, le Tamier est très visible en ce moment.

Cette plante vivace grimpante termine son cycle annuel.

Les fruits, des baies rouges sphériques groupées, vont être dispersés par les animaux. Ils sont portés par les plantes femelles, la plante étant dioïque.



Actuellement en lisière ou dans les haies, les feuilles en forme de coeur jaunissent et apparaissent nettement sur un fond de végétation vert. Elles disparaissent ensuite, la tige étant herbacée.

Le nom populaire d'Herbe aux femmes battues rappelle cette qualité.



Quelques remarques sur cette plante intéressante:

Elle appartient à la famille des Dioscoréacées.

Si on creuse au pied de la tige, on va découvrir une souche charnue énorme, un tubercule noir, le seul élément vivant qui persiste dans le sol en hiver. Les Ignames, appartenant au genre Dioscorea, cultivés en Nouvelle Calédonie se situent à la même famille.

On peut distinguer les plantes mâles et femelles à la floraison, au début du printemps.

Par ailleurs, on consomme ici les jeunes pousses au printemps: c'est le reponchon occitan. Autre nom occitan : vinha blanca comme on peut le lire dans Flora Occitana d'Amada Lacomba, publiée par Escola occitana d'Estiu en 1988.

vendredi, août 11, 2006

Sur le talus de la route de Calvignac, Arabis turrita

C’est au départ de la montée Sud vers Calvignac, avant la falaise, dans la vallée du Lot, que nous avons rencontré cette petite population d’Arabis Tourette, Arabis turrita.




Cette Brassicacée ( on ne parle plus de Crucifère) se repère facilement bien longtemps après la floraison.

En effet, après leur maturation, les longues siliques arquées (jusqu’à 15 cm) pendent d’un seul côté en formant une grappe fructifère à allure caractéristique: elles séchent ainsi en laissant échapper leurs graines et peuvent rester ainsi tout l’hiver.

De plus c’est la plus élevée des Arabettes lotoises printanières ( de 20 à 80 cm).

Sa durée de vie: bisannuelle le plus souvent, parfois vivace, passant l’hiver sous forme de rosettes de feuilles. Au printemps la tige se développe en portant des feuilles embrassantes ; puis c’est la floraison, plus discrète (fleurs blanc jaunâtre).

Plante à répartition Ouest méditerranéenne, un peu montagnarde, elle est chez nous à sa limite Ouest.

Elle est assez fréquente sur le calcaire dans les endroits un peu rocailleux, assez chauds, en lisière ou dans la chênaie pubescente, à la lumière mais aussi en demi ombre comme ici.

mercredi, août 09, 2006

Cephalaria leucantha sur les hauteurs de Calamane




Pour bien la voir en ce mois d’Août, c’est très simple: à l’entrée du village, venant de Cahors, il faut tourner à droite et choisir, avant le viaduc la petite route qui rejoint la N20 en grimpant par Causse Pau.

Nous sommes dans les calcaires marneux du Kimméridgien, et cela crée des reliefs vigoureux de collines à pentes convexes, qu’on a pu comparer à celui de la région des “downs” anglais. Nous montons donc rapidement au milieu d’une chênaie pubescente clairsemée comme il existe tant ici, installée sur des pentes rocailleuses incultes et chaudes.

Sur le revers des talus de la route, en lisière , la plante, assez haute est bien fleurie donc bien repérable en cette saison.

Ce n’est pas le seul endroit bien sûr; mais curieusement si on dépasse Calamane dans la direction de Gourdon, la Cephalaire à tête blanche disparait; la plante est totalement absente plus au Nord dans la vallée du Vert, sauf lorsqu’on approche de son confluent avec le Lot.

Cephalaria semble donc ne pas trop s’éloigner de la vallée du Lot où elle est bien présente, par exemple entre Cahors et Mercuès.

De façon plus générale c’est une plante à répartition française méridionale comme nous le montre la carte de Sophy, la banque de données écologiques

Pour mémoire, elle appartient à la famille des Dipsacacées: capitule de fleurs blanches entourées de bractées scarieuses; ses feuilles sont découpées en folioles dentées.


Des détails sur cette fiche de J.Argaud et sur Tela Botanica.

mardi, août 08, 2006

Sorghum halepense


Le Sorgho d’Alep, l’herbe de Cuba, ce sont des noms qui parlent de voyages plutôt lointains pour une grande graminée facilement repérable par tous en cette saison le long du Lot dans sa traversée de Cahors et notamment sur la rive droite au niveau du pont qui mène au quartier de Cabessut.

Dans cette ville, il est amusant de constater qu’on installe facilement dans les jardins et parterres municipaux des graminées exotiques cultivées à effet décoratif, et qu’en même temps, Sorghum halepense (L.) Pers. aussi élégante, est fauchée administrativement à la rentrée de Septembre, ce qui d’ailleurs ne semble pas l’affecter outre mesure étant donné la vitalité de son rhizome.



La plante est fort bien figurée dans les Fleurs d’Afrique tropicale sur le site du CIRAD de Montpellier .
Des détails supplémentaires et la carte de sa répartition dans les cultures sur le site de l’INRA (HYPPA).
C’est aussi l’occasion de visiter l'herbier virtuel de Josette Argaud, botaniste des Pyrénées Orientales qui en fait une bonne présentation .

vendredi, août 04, 2006

Ce qui peut pousser au voisinage d'un parking.

Nous sommes à côté du parking du LiDL, avenue Maryse Bastié, entre Cahors et Pradines.
Pas d'aménagements, pas de plantations, pas de pelouse, mais un terrain vague

On part d'un milieu trés sec, où l'on a laissé trainer des granulats de calcaire,


le Galéopsis à feuilles étroites

en passant par un milieu mixte, moins caillouteux et qui devient plus argileux,

l'Héliotrope d'Europe


la Sétaire aux épis verticillés
bien reconnaissable à ses épis qui s'accrochent ensemble

puis les cailloux se font rares, et la quantité d'argile augmente, comme dans les champs voisins, (le magasin a été construit dans la plaine inondable du Lot)


le Datura Stramoine


la Renouée des Oiseaux

et nous terminons par un sol limoneux inattendu, peu visible mais parfois très irrigué !


Les Tomates commencent à fleurir; en dépit du trafic des camions de livraison qui les épargne, la récolte semble se profiler !


Pour en savoir plus, nous allons sur Belles fleurs de France: 1 2 4,
sur le site de Josette Argaud 3
sur le site de l'INRA-Dijon Unité de Malherbologie et Agronomie 5

Et tout dans Wikipedia sur la

jeudi, août 03, 2006

En 1898, l'abbé Coste et Ernest Malinvaud font la connaissance de Camille Lamothe, botaniste lotois à Gorses.

Des journées consacrées à l'Abbé Hippolyte Coste sont organisées dans quelques jours à St Paul des Fonts, dans l'Aveyron, département voisin du Lot.

A ce propos, il faut rappeler que l'Abbé Coste (1858-1924) est l'auteur de la magistrale Flore de la France parue de 1901 à 1906, et encore en usage de nos jours; depuis le 6 Août 1894, il est curé de St Paul des Fonts.

En 1898, il s'occupe à réunir des matériaux hérités d'un autre botaniste ayant résidé en Aveyron, l'Abbé Joseph Revel (1811-1885) auteur d'un premier tome d'une Essai sur la Flore du Sud Ouest de la France. H.Coste va donc devoir herboriser dans toute la région pour préparer un deuxiéme tome qui paraîtra en 1900. Il voyage facilement en train, en partant de la petite gare de son village.

Cette Flore du Sud Ouest peut être consultée au Fonds ancien de la Bibliothèque de Cahors.

Ernest Malinvaud (1836-1913) est alors le dynamique secrétaire de la Société Botanique de France ( S.B.F.). C'est un botaniste très actif dans le Lot, où il vient souvent et séjourne dans sa proche famille qui réside à Thémines.Par contre, Coste séjourne chez lui, lorsqu'il monte à Paris.

Au début du mois de juillet 1898, Malinvaud a rendez vous avec l'abbé Coste à Latronquière, pour étudier la flore des associations des basse montagnes siliceuses.

Malinvaud fait le récit de leurs découvertes à la Société et donne une liste de plantes du Canton de La Tronquière (voir le Bulletin de la S.B.F. t.XL, p.415-416) parmi laquelle on remarque Lycopodium inundatum.

Et il ajoute:
Une découverte , encore plus intéressante et inespérée, nous a causé, à mon compagnon et à moi, la plus agréable surprise. Nous avons rencontré, dans ce pays perdu, un jeune confrère modeste et ignoré, M.Camille Lamothe, instituteur à Gorses, près de La Tronquière. M.Lamothe, n'ayant d'autre encouragement que son goût pour l'étude et d'autre ouvrage pour le guider que la Flore de Gillet et Magne, a su non seulement étudier et déterminer exactement la plupart des plantes de sa localité, mais il a formé un herbier dont les plantes sont parfaitement préparées, même empoisonnées et fixées, ce qui est une marque de zèle peu commune chez un débutant.


Dans la liste des plantes entrevues dans l'herbier de Lamothe, il signale un autre Lycopode, Lycopodium clavatum.


Il semble que les Lycopodes aient depuis disparu du département du Lot

Camille Lamothe va devenir un correspondant actif de Malinvaud, à qui il envoie des plantes; il publiera notamment en 1909 une Contribution à la flore du Lot.Herborisations dans la vallée de la Cère. Il réside alors à St-Denis-lès-Martel.

Dans l'herbier de Malinvaud se trouvent des plantes récoltées dans le Lot par Lamothe. Malinvaud va léguer son herbier à G.Camus; celui-ci "conserve en l'amplifiant l'herbier du Lot" nous dit G.G.Aymonin; et plus loin, il ajoute que l'herbier Lamothe est maintenant à Paris.

Camille Lamothe était né le 2 Septembre 1868 à Bio; il décède le 11 Mai 1938 à St-Denis-lès-Martel (Journal de Botanique de la SBF Mars 2004 T.24 p.56 - Charpin & Aymonin). Jusqu'en 1926, il a fait partie de la S.B.F.

Il avait abandonné la floristique vers la fin de sa vie.

Il est très souvent cité dans les travaux d'inventaire de la partie quercynoise de la vallée de la Dordogne par des botanistes contemporains, J.C.Felzines, par exemple.

Michel Boudrie, André et Pamela Labatut mentionnent dans leur note sur "Les Ptéridophytes dans le département du Lot" (Bulletin de la SBCO.1996.t.27 p.12)leur redécouverte de la station unique pour le Lot d'une Fougère,Gymnocarpium robertianum à Floirac,signalée par Lamothe en 1907. Des indications précieuses sur sa localisation leur sont données par Mr.Joseph Carrière, instituteur de Floirac en retraite et depuis décédé: il ajoute que c'est Lamothe qui lui a fait passer son examen de botanique en 1924. On retrouve le nom de J.Carrière en 1962 dans les collaborateurs de la Carte de la Végétation de la France: feuille de Bergerac.

De REVEL à CARRIERE, en passant par COSTE, MALINVAUD et LAMOTHE, ainsi s'est activé dans le département du Lot tout un cortège de "hussards verts de la Botanique" (J.M.Drouin dans L'Ecologie et son Histoire Flammarion ).

Cardoncelle molle à Labastide-Murat.





La localisation de cette photographie à la verticale de Cardoncelles molles, Cardoncellus mitissimus (L.) D.C., de la famille des Asteracées n’est pas invraisemblable; Labastide-Murat est situé sur le Causse de Gramat; c’est un terroir sur sous-sol calcaire, riche en pelouses séches que cette plante méditerranéo-atlantique affectionne et où on la rencontre en cette saison encore assez abondante.



En réalité, cette plante a été photographiée ce premier Août 2006, sur la petite pelouse qui borde le parking de la supérette Shopi, à la sortie de Labastide-Murat, vers la direction de Gramat. Je n'ai vu que cet unique exemplaire. Comment est il venu ? Va t'il rester dans ce milieu fortement humanisé et soumis à des tontes régulières?

Une fiche de description sommaire sur le site du CRDP de l'académie de Besançon.

D'autres photos.

Cette plante bénéficie d'une protection dans certains départements comme la Gironde.

mercredi, août 02, 2006

Les liens de ce blog.

Notre intention en créant ce blog est d'abord mettre à la disposition des Lotois de façon conviviale un outil évolutif leur permettant de se repérer dans leur environnement botanique: plantes, stations, livres, etc.

La présence récente dans les Actualités de Tela Botanica ouvre l'audience à un plus grand nombre de botanistes amateurs.

Il est donc nécessaire de faire apparaître la liste de liens qui figure dans ce blog , mais qui disparait si on consulte un seul article. Cette liste est organisée: il n'est pas toujours facile pour quelqu'un confronté à l'identification d'une plante de repérer de suite les outils possibles pour une démarche ordonnée.

J'ai essayé ici de jouer pleinement mon rôle de personne ressource au sein de l'association Lot Nature.

Voici donc la liste de liens , susceptible bien sûr d'être modifiée.



mardi, août 01, 2006

Bouquin: Les Fleurs des Marais, Lacs et étangs par Aimée Camus. Ed.P.Lechevalier (1921)

Retrouvons maintenant le genre Potamogeton, les Potamots, en vagabondant dans un des vieux bouquins qui ont fait dans leur temps la joie des naturalistes de terrain, et qui auraient leur place maintenant dans une "Histoire de la vulgarisation scientifique", faute d'en avoir une dans les bibliographies savantes.








Son titre complet :


Les Fleurs des marais, des tourbières, des cours d'eau, des lacs et des étangs
(Plantes palustres et aquatiques)

par Mademoiselle Aimée Antoinette Camus, botaniste française, lauréate de l'Institut (Académie des Sciences ) 1879- 1965.

On trouvera quelques renseignements sur la vie de l'auteur et une bibliographie succincte et incomplète rédigés en espagnol ici.

A noter la date de naissance différente -1887 à Paris- donnée dans la plaquette de Burnat consacrée aux Botanistes qui ont contribué à faire connaitre la Flore des Alpes Maritimes.

Il faut chercher la réponse exacte auprès de la Société Botanique de France dans le n°20 (Décembre 2002) p.89 du Journal de Botanique; y figure la notice biographique d'Aimée Camus avec la date de naissance du 1er mai 1879 à Paris (vérifiée par les auteurs, A.Charpin et G.G.Aymonin).

Le livre est le tome V d'une Encyclopédie Pratique du Naturaliste publiée par les éditions Paul Lechevalier . Le père d'A.Camus, Edmond Gustave Camus, pharmacien de 1ère classe à Paris (1852-1915) en avait écrit précédemment le tome III intitulé Les fleurs des prairies et pâturages.

C'est donc un livre cartonné, imitation toile à couverture ornée d'un dessin de couleur représentant un Nénuphar jaune. On retrouve ce dessin à l'intérieur parmi la série des 96 Planches coloriées figurant les principales plantes des milieux aquatiques et palustres.
Belle illustration, en partie signée (M.Spuler = M.S.) en partie anonyme ( L.B.).

En regard de chaque plante un texte de présentation des plantes dessinées avec des rubriques ordonnées précisément: le nom scientifique, les synonymes , les noms communs dans plusieurs langues, les caractères , l'habitat et la répartition géographique, les usages et les propriétés et enfin les hôtes, animaux hébergés ou attirés par la plante.

Dans son avant propos rédigé le 1er Août 1920, en outre, l'auteur indique qu'elle a joint "autant que possible..., quelques indications sur les Associations.." avec un A majuscule.

Suivent une bibliographie et 60 pages de texte dont nous pouvons déjà extraire ce titre d'un court paragraphe: "L'état de la végétation d'un cours d'eau, indice de la pureté de l'eau". Déjà....

Le livre se termine par des index des noms scientifiques et communs, et une table des matières.

Ce livre, au format commode, (il tient dans la poche), est agréable à regarder et à consulter, comme tous ceux de cette collection rédigés par des auteurs connus à l'époque. Il est encore possible de les retrouver et souvent dans un bon état de conservation chez les bouquinistes, pour un prix correct.


Voici les pages consacrées au Potamot :