mardi, août 19, 2008

Dilemmes en vrac

Dilemme = choix difficile entre deux possibilités

Premier dilemme.

Dans un chef lieu de canton voisin, un projet de réalisation technologique, écologique et silencieux, dans la ligne du développement durable, risque d'entrainer une déforestation totale et une modification du paysage sur une surface importante, plus d'une dizaine d'hectares.

Mobilisation prévisible d'une partie des riverains pour garder les arbres, la flore et le paysage rural.

Que doit faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire, un naturaliste ?
Que doit faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire, une association de naturalistes ?


Deuxième dilemme.

Mon noyer a une production fort maigrichonne cette année, consécutive au printemps bizarre que nous avons connu. Les quelques noix encores vertes sont bien difficiles à entrevoir au milieu du feuillage touffu.

Depuis quelques jours, je ramasse régulièrement quelques noix consommées à partir d'un trou irrégulier pratiqué dans la coquille.





Et puis ce matin , j'ai identifié les responsables : les quatre corneilles qui maraudent dans les champs et les prés voisins, chaque matin , et qui s'envolent au moment où j'ouvre les volets.

A la jumelle, je les observe en train de s'acharner sur les quelques pauvres fruits qui subsistent à l'extrémité des branches les plus hautes. Les garces...... Elles prennent le relais des écureuils , espèce protégée, de l'année dernière.

Le résultat, chaque année, on achète les noix au marchand de primeurs.... Dure...dure...la nature..

Alors j'hésite.....Dois je vraiment m'accrocher à plaider en 2009 pour enlever les Corvidés de la liste des nuisibles du Lot ?.

Ou dois-je me taire et les abandonner à leur triste sort face aux fusils ou aux pièges habituels ?

Choix vraiment cornélien , me souffle Annick...

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vendredi, août 01, 2008

Les métamorphoses du chevreuil en été.

Dans la société paysanne française de la fin du dix neuviéme siècle et de la première moitié du vingtiéme, le renard paresseux et la renarde chargée de famille trouvaient aisément leur pitance quotidienne dans la volaille en liberté dans les alentours des bâtiments agricoles. Ces actions de piratage, parfois contrées efficacement par le propriétaire du lieu, avaient assuré à ces sympathiques petits carnivores une solide réputation de "voleurs de poules ".

En dépit de la disparition actuelle de la majorité des exploitations agricoles familiales, et donc des poules, ce qualificatif méprisant persiste encore de nos jours, négligeant la progression des connaissances scientifiques dans le domaine de la diététique alimentaire de Vulpes vulpes.

Cependant, malgré tout, les renards ont été dans l'obligation de se reconvertir dans leur activités nourricières.

Certains ont donc opté pour une présence peri urbaine, et l'on voit ainsi, la nuit, des renards errer autour des poubelles, à la recherche de la bonne occasion dédaignée des humains. Le renard des villes remplace progressivement le renard des champs

D'autres animaux sont restés attachés aux traditions de la ruralité et suivant les endroits, ils se sont plus ou moins adaptés.

Ainsi ces renards vivant autour d'un élevage de perdreaux et qui viennent régulièrement y prélever leur tribut, provoquant la colère justifiée de l'éleveur, et privant notre beau territoire lotois de ces charmants volatiles tellement imprégnés de la présence humaine, et si affectueux qu'ils accourent sur les routes aux bruits de moteur des voitures, provoquant ainsi à la manière des radars modernes des ralentissements de vitesse significatifs, contribution non négligeable à une meilleure sécurité routière.

A noter que ces perdreaux participent, à leur manière, au repeuplement en gibier, donc au maintien d'une certaine biodiversité cynégétique, sans laquelle parcourir la campagne pour un chasseur, n'aurait que des charmes bien maigres.

Le citadin ignorant, mal nourri aux sirènes pseudo-écologiques, peut parfois les confondre avec des volailles domestiques.

Rétablissons donc la vérité toute crue:

A chaque perdreau prélevé, un renard griveleur prive ainsi un honnête chasseur d'un gibier possible.

Pour cela il doit être puni. Dure est la régle.

Le tir d'été du chevreuil est une très bonne solution.

On fait semblant de chasser le chevreuil, et tiens, un renard qui passe, et hop il est tiré. Dans la légalité la plus absolue.

Administrativement, on a le droit...Le chevreuil s'est transformé en renard.

Il faut bien que perdreau vive.

Un chasseur sans perdreau , c'est comme un repas sans fromage.

C'est comme un botaniste sans orchidée.

C'est une belle à qui il manque un oeil.