mardi, février 27, 2007

Lobularia maritima

C'est l'Alysse à fleurs blanches.

Une compagne fidèle de mes anciens hivers avignonnais: elle fleurit trés, trés tôt.

Floraison discrète de cette petite Crucifère..

J'ai eu du mal à la retrouver Dimanche en haut du Rocher des Doms, où d'habitude elle est abondante sur les escaliers le long du Rhône.

Hélas, il faut les désherber.
Un escalier çà doit rester "propre".





Et comme Avignon est en train de se construire une Charte de l'Environnement, il faut nettoyer. Un petit coup de Round up et hop.....C'est parti.. C'est tout jaune au lieu d'être vert et çà meurt proprement. Toujours la propreté, hélas, et tant pis pour les herborisations urbaines.

Mais il y a tout de même des progrès réalisés au niveau de la municipalité. Il est maintenant loin le temps où il nous fallait faire découvrir aux élus les subtilités juridiques de l'arrêté de protection de biotope destiné à maintenir à peu près naturel l'Islon à la Barthelasse.

L'Alysse à fleurs blanches se rencontre aussi à la colline St Jacques de Cavaillon et au versant sud du Petit Luberon (Cheval blanc, Régalon etc..) note la Flore du département de Vaucluse de Bernard GIRERD.

lundi, février 19, 2007

La pierre de Crayssac.

Cette belle pierre est exploitée régulièrement sur le Causse de Crayssac, à partir de bancs de calcaire se délitant régulièrement.

Elle est utilisée traditionnellement pour les dallages, la couverture de bâtiments restaurés.



Au départ les terrains exploitables sont couverts de bois de chênes pubescents, forêt claire avec des îlots de pelouses séches. Ce milieu qui fait le charme actuel des Causses du Lot est le résultat en plusieurs dizaines d'années du retour progressif de la nature après le départ des exploitants agricoles qui date du 19° siècle.

Ce biotope lotois est bien sûr totalement bouleversé par les exploitants des carrières lors du démarrage de l'exploitation, pour faire place à un milieu minéral, susceptible de reconquête lente et naturelle après abandon d'une exploitation toujours limitée dans le temps, puisque les carrières sont délaissées après l'épuisement des bancs exploitables.

Mais les carriers ont la charge de revégétaliser le terrain, et c'est là semble-t-il que l'opération devient hasardeuse.

Nous avons pu nous en rendre compte à la fin de la sortie nature du 17 Février dernier.

En effet, nous avons terminé par un déplacement à côté de carrières anciennes en voie de comblement.



Comme on le voit sur les photos, des déchets en principe "ultimes" sont déversés dans le vide créé par l'exploitation. Qui contrôle l'inocuité de ces déchets ?

Les déchets sont ensuite recouverts de terre végétale ? Quelle terre ? ce n'est pas la terre d'origine, souvent inexistante.

C'est donc un support étranger et profondément perturbé par l'action humaine qui va se revégétaliser.

N'importe comment d'ailleurs : ici le démarrage d'un bosquet compact d'un arbuste considéré comme invasif, bientôt interdit à la vente en jardinerie, le Buddleja, l'arbre aux papillons, qui ferme totalement le milieu. Nous avons aussi trouvé là en plein causse un terrain argileux portant un grand nombre de grosses touffes de Carex pendula, normalement présent, dans les forêts riveraines de la vallée du Lot. C'est un vrai bouleversement des milieux naturels.

Il semble donc que dans le Lot, non loin d'un site à fossiles remarquables, la plage aux Ptérosaures, on fasse encore pour le moment du n'importe quoi sous prétexte de restauration.
Et pourtant en Midi Pyrénées, les compétences dans le domaine de la gestion des milieux naturels ne manquent pas; il suffit de s'en inquiéter et de frapper à la bonne porte.

vendredi, février 16, 2007

La grande Férule: le retour

Au milieu des gousses du Févier qui la domine, depuis 8 jours, profitant de la température favorable, la grande Férule pointe de nouveau, au jardin, son feuillage lacinié et odorant.

C'est une exilée : elle vient des gorges du Gardon, ramenée, un peu comme dans la légende du cèdre de Jussieu, non pas dans un chapeau, mais dans le sac à dos du botaniste, sous forme d'une jeune plante de dix centimètres, racine pivotante comprise.

Elle poussait alors le long d'un sentier fort fréquenté, où son avenir était fort compromis.

Cela fait déjà plus de douze ans qu'elle apprécie l'air du Lot, au point de fleurir une année sur deux du haut de ses trois mètres bien comptés. Il lui a fallu tout de même trois ans pour arriver à ce résultat. A chaque floraison, je laisse la hampe portant les ombelles de graines séchées sur place dans l'espoir d'une naturalisation locale pas encore amorcée.

Lors de ma vie antérieure et professionnelle, l'apparition aléatoire de ces grandes plantes méridionales sur les bas côtés herbeux de l'autoroute du Soleil entre Cavaillon et Salon de Provence me permettait de continuer à herboriser au printemps tout en conduisant.

Actuellement, je la revois épisodiquement dans les environs des garrigues nîmoises, au détour des routes secondaires, où trop souvent, elle est malheureusement fauchée. C'est toujours un régal de rencontrer cette plante architecturale, parfois de la photographier, et je ne manque jamais de la faire connaître et admirer chez moi au moment de la sortie de terre et de la floraison. Elle semble fort appréciée aussi des Hétéroptères, en particulier du Pentatome rayé.

jeudi, février 15, 2007

Journal de Botanique numéro 35




Publication de la Société Botanique de France, il est arrivé au courrier ce midi.

Avec une couverture qui réveille ma nature de chineur d'Histoire de la Botanique régionale du 19° siècle et son cortège d'érudits locaux, de docteurs herborisant entre deux visites à cheval, de potards herboristes distingués, d'instituteurs apprenant le nom des plantes à leurs éléves fils de paysans, de curés en gros godillots courant les monts et les bois entre deux extrémes onctions, de magistrats peu surchargés abandonnant un peu la robe pour la fréquentation des chemins campagnards en compagnie de fonctionnaires des impôts, de militaires en garnison , etc..; bref toute cette nuée de botanistes infatiguables dénicheurs d'espèces qu'on invoque toujours quand on vient de retrouver une plante qu'on croyait disparue ou très rare.

Au sommaire, Vincent Poncet du Museum d'Histoire Naturelle de Grenoble nous offre une pleine brassée goûteuse de Matériaux pour l'Histoire de la Botanique Dauphinoise .

Comme tout lecteur gourmand, je feuillette d'abord les 90 pages joliment illustrées de vieilles photos et de reproduction de parts d'herbier avec des arrêts plus prolongés lorsqu'un nom ou une date retient mon attention. La lecture attentive, avec prises de notes, viendra plus tard.

Et je tombe sur la photo et la biographie d'un botaniste dont j'ai recherché longtemps et en vain dans les catalogues et les librairies anciennes, l'oeuvre majeure: il s'agit de Jules Revol, auteur en 1909 d'un Catalogue des plantes vasculaires du département de l'Ardéche.

Instituteur de campagne, il était bien placé pour recenser en détail les espèces ardéchoises. Je savais qu'il avait guidé sur le terrain deux abbés botanistes contemporains, le chanoine Coste et son inséparable abbé Soulié .

Aussi ai je découvert avec beaucoup d'amusement qu'en retraite, maire de Vif (Isère), son village natal, il fait expulser le curé en 1927 et que cela hérisse les habitants. Gageons que ce curé n'était pas botaniste ....

Ces détails biographiques montrent bien que les botanistes restent toujours et malgré tout des hommes et parfois peu aimables.

Cherchant à me documenter sur Coste il y a quelques années, j'avais lu que Coste s'était fortement opposé, à la tête de ses paroissiens, aux inventaires lors de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Mais aussi qu'il s'était fortement empoigné à propos de roses avec l'abbé Gandoger au cours de séances de la Société Botanique de France, où il n'avait pas sa langue dans sa poche, maniant l'ironie avec aisance contre son contradicteur.

Et pourtant les photos prises lors des sessions extraordinaires montrent que tout ce petit monde ancien semblait toujours fort bien s'entendre sur le terrain...

mercredi, février 14, 2007

Catus, sortie au Lac Vert, ce Samedi

Une sortie naturaliste est prévue ce samedi aux alentours du Lac Vert


Les pluies répétées de cette dernière période ont grossi le Vert, dont les eaux, au courant accéléré, arrivent en ce moment avec vigueur dans la retenue aménagée dans les années 1970.


Mais cela ne semble pas troubler outre mesure le plan d'eau actuel, qui continue donc à se remplir doucement, au milieu des versants boisés qui le dominent actuellement.



Ces bois clairs sur les versants et les nombreuses plantations de peupliers forment un paysage plutôt arboré. Ce caractère est bien visible sur la photo, notamment autour du terrain de sports et sur les collines encadrant le village. La vue a été prise dans la même direction que le cliché suivant.



Ca n'a pas toujours été aussi boisé, comme le démontre cette vieille carte postale de Catus,datant probablement du tout début du 20°siècle et qui dévoile un paysage très marqué par des versants dénudés. Les paysans sont encore bien présents, malgré la crise du phylloxera, leur travail marque fortement le paysage, et les cultures en parcelles sont bien visibles sur les pentes. La guerre 1914-1918 n'est pas encore passée et le Lot est encore bien agricole.

On est donc bien loin de la "Bouriane verte" et boisée qui domine actuellement sur les photos précédentes. En l'absence d'éléments de comparaison, on peut donc se poser la question de la composition des faunes et flores sauvages d'antan: différentes certainement , mais étaient elles pour autant plus riches en espèces ? En l'absence d'inventaire à l'époque, pas de réponse argumentée: on a peu d'éléments de comparaison, à dire vrai.

samedi, février 10, 2007

Science et orthographe: le niveau baisse.


“Les arbres s’enfonçent dans la terre par leurs racines comme leurs branches s’élèvent vers le ciel. Leurs racines les défendent contre les vents et vont chercher comme par de petits tuyaux souterrains tous les sucs destinés à la nourriture de leur tige. La tige elle même se revêt d’une dure écorce qui met le bois tendre à l’abri des injures de l’air. Les branches distribuent en divers canaux la sève que les racines avaient réunie dans le tronc”

Traité de l’existence de Dieu écrit en 1713. par Fénelon.



2767 élèves de 123 classes du CM2 à la 3° ont donc lu et écrit ce texte sous forme d’une dictée. Il s’agit d’un test dont on parle beaucoup en ce moment dans les journaux et dont les résultats tendent à démontrer une baisse du niveau orthographique en France.

Je n’ai bien sûr aucune compétence pour juger de la validité du choix du texte au point de vue de l’orthographe.
.
Mais je trouve un peu léger l'organisation nationale d'une rencontre inattendue entre des jeunes de 2007 et ce vieux texte court, diffusé sans précaution particulière, qui a toutes les apparences d’un texte scientifique. Apparemment, il n'a posé aucun probléme aux éminents concepteurs de l'épreuve.

Or Fénelon n’est pas un scientifique, et il emboite encore le pas à Aristote qui pense que la plante trouve des aliments tout préparés dans le sol. Il ne connait pas bien sûr les travaux de Van Helmont. Et on est encore bien loin des découvertes majeures du 19° siècle dans le domaine de la physiologie des plantes.

Il reste qu’il est un peu paradoxal de diffuser sans précaution à nos enfants,au risque de renforcer leurs représentations sur le fonctionnement d'un arbre, un texte ancien énonçant la connaissance commune d’alors comme disait Bachelard et qui rapporterait sans doute une mauvaise note à son auteur dans une interrogation en Sciences de la Vie et de la Terre.

Y aura t’il une protestation vigoureuse des enseignants scientifiques ? Compte tenu de l’habituelle séparation entre disciplines littéraires et scientifiques en France, on me permettra d'en douter et de sourire en guise de réponse.

mardi, février 06, 2007

Quercy Recherche n°126



Le numéro 126 de cette revue consacrée au Patrimoine du Lot vient de paraître.

Parmi les articles de cette revue régionale toujours joliment illustrée et ouverte à tout auteur et photographe bénévole, je signale une contribution des spécialistes Jean Guy Astruc et de Jean Claude Coustou consacrée au Karst des Causses du Quercy.

Pour ceux qui s'interessent aux jardins, l'article de Martine Bergues " Dire avec des fleurs: quelques jardins en Quercy" passe en revue les types de jardins qui ont accompagné les mutations agricoles dans la région; depuis un demi siècle, on est passé du jardin paysan des années cinquante au jardin fleuri de vivaces actuel, témoin des changements sociologiques et culturels intervenus pendant cette période. L'auteur décrit les caractéristiques et les fonctions de chaque espace planté autour d'une exploitation, avec "les pelouses, les arbres d'ornement et les massifs fleuris" qui apparaissent en accompagnant la modernisation de l'agriculture, faisant souvent migrer l'ancien potager vers des espaces moins proches. Les concours de maisons fleuries apparaissent alors, en même temps que le fleurissement des espaces publics.

L'auteur termine en soulignant la mutation actuelle qui s'esquisse, sous la pression des "rurbains" qui s'installent dans les anciennes maisons rurales relookées, vers un aspect de jardin " au naturel" , qui serait plus "écologique" (echo-logique ?), mais où en réalité la nature reste soigneusement encadrée, et où il reste encore bien des "mauvaises herbes" et de la "mousse " à enlever de la pelouse.

Bref le chant des tondeuses et des débroussailleuses n'a pas encore fini de s'élever dans l'espace rural lotois.

D'autres articles de Quercy Recherche nous font faire une promenade centrée sur les dolmens sur le Causse de Limogne, et nous initient au jeu du "rampeau". Michel Lorblanchet nous livre ses conceptions originales de l'Art préhistorique.

Nous sommes invités à enrichir la mémoire industrielle de Laval de Cère.

Petit bémol tout de même: la revue Quercy Recherche dont, vous l'avez compris, je suis un lecteur inconditionnel depuis le n°1, et qui m' a tant appris sur le Quercy, nous informe que sa parution deviendra problématique si un volume convenable de publicité ne se dégage pas et lance un appel en ce sens à ses lecteurs.

Pour tout renseignement supplémentaire, abonnement (28 euros pour 4 numéros), ou achat au numéro, s'adresser à

Quercy Recherche

3, Place Héléne Metges

46000 Cahors

Tel: 06 07 84 38 84

lundi, février 05, 2007

Copinage et blogosphère


C'est en allant sur un lien Zones humides proposé à partir d'une ballade à Vendres, sur tamansari 2 que je me suis souvenu qu'il y avait aussi quelqu'un de fort proche un peu impliqué dans ce domaine à Fréjus, une ville du Var riche en plantes rares et en milieux naturels d'exception, avec une manifestation organisée par la municipalité et qui vient de se dérouler ce samedi et ce dimanche.

C'est promis, on s'organisera mieux l'année prochaine pour y participer et on espère que les animations ont regroupé de nombreuses classes.

Dans le domaine de l'environnement, comme partout, les jeunes sont l'avenir de l'homme et de la femme....

dimanche, février 04, 2007

Comme un parfum d'enfance...

Au retour du marché, le détour par le Quai Champollion est un passage presque obligé : au voisinage de la fontaine célébrant Clément Marot, un petit parking surélevé est bordé d’une cloison ajourée bâtie en briques anciennes, piége à poussière idéal pour tout ce qui peut être entrainé par le vent. Là dans ce milieu, riche en matières organiques, aubaine pour le botaniste de ville, vont germer tout au long de l’année un certain nombre d’annuelles. Les rares vivaces qui y figurent parfois doivent trouver des fissures pour s’enraciner, et généralement elles n’ont pas le temps de s’installer: un nettoyage municipal pré estival, manuel et efficace,est programmé avant l’arrivée des touristes.

Heureusement, très tôt en saison, apparait en cet endroit ingrat une plante odorante de printemps froid évocatrice de souvenirs d’enfance et de retour d’école.

A cette époque, ma grand mère préparait souvent une soupe ou un bouillon chaud parfumés au cerfeuil, qui ouvrait le repas du soir. Dans ce jardin de la vallée humide de la Somme, où mon père en semait toujours, avec de grands ciseaux, j’étais chargé de récolter ces feuilles fragiles, dont l’odeur me poursuivait encore lorsque j’entamais mes devoirs.

Aussi, en face de cette” madeleine de Proust “particulière, je ne manque pas à la saison favorable, de faire le détour pour froisser un fragment de feuille et humer l’arome.





Avant les premières chaleurs, ce cerfeuil urbain, repéré ici pour la première fois voilà cinq ans aura fleuri ; ses nombreuses graines allongées, luisantes et noires vont assurer la relève de l’année suivante. L’été, tout aura disparu.

Ce Samedi, Anthriscus cerefolium, Apiacée naturalisée en ville était bien là , au rendez vous avec mon enfance et mon nez.

vendredi, février 02, 2007

Châtaignes et champignons

Il y a des jours où l'on n'a vraiment pas l'angoisse de l'écran blanc pour écrire dans ce blog.

Ce matin, en attendant mon tour à la Poste, je parcours rapidement la Dépêche, édition du Lot, à l'affût d'une nouvelle intéressante.

Non loin de là à Prayssac, le 8 Février, à l'Espace Maurice Faure, on annonce une journée consacrée à la châtaigne et aux champignons, avec la présence d'une personnalité venue de Villefranche de Périgord (expositions, collections, dégustations, et conférence: la totale, quoi).

Animation locale fort sympathique en cette bonne terre radicale cassoulet.

Et le plus, c'est, en français dans le texte et répété plusieurs fois pour bien souligner l'événement, la mention de l'Echo-Musée de Villefranche de Périgord.

A la maison, je me rue sur mon ordinateur: connexion, recherche Google, je tape l'expression, je clique ... et je respire " aucun document connu sur Echo-Musée", il faut retaper Ecomusée pour obtenir la page.

Je réalise alors: aujourd'hui après la réunion des experts scientifiques et les rapports publiés sur le réchauffement climatique, c'est tout de même important qu'il y ait beaucoup d'Eco-logie,et beaucoup d'Echos dans les médias aussi; le glissement orthographique du correspondant de la Dépèche n'est pas si éloigné de la réalité et si absurde en ces temps de préoccupations. Autant se donner du mou dans l'écriture, et tant pis pour l'Académie.


Pour une première application, de 7h55 à 8h, hier soir, un petit geste vers une planète où les activités humaines génératrices de gaz à effet de serre n'ont pas encore trop mis de désordres écho-logiques.