samedi, septembre 30, 2006

L'avoine à chapelets: Arrhenatherum elatius subsp.bulbosum

Cet échantillon a été ramassé accidentellement mélé à une autre plante, en bordure d'un champ retourné à Campestre, dans le département de l'Aveyron.
Cette récolte date de la mi-Septembre.
La plante est commune dans toute la France, y compris dans le Lot ( carte de Tela Botanica à rectifier).




Vous trouverez des renseignements sur cette espèce sur le site HYPPA de l'INRA.

Sur cet échantillon les deux bulbilles superposés se trouvent à la base d'une tige séche: la longue période de sécheresse aveyronnaise a du passer par là; mais de chaque côté, de façon symétrique, une tige chlorophyllienne s'est développée à la faveur d'une courte période de pluie et la base commence à se tubériser. Restée dans le sol, la plante aurait été prête à supporter la mauvaise saison des grands Causses.

Cette sous espèce reste une plante très discrète: l'Avoine élevée est une plante très banale qu'on ne pense pas à déterrer pour vérifier si l'on n'a pas affaire à la sous espèce bulbosum; la superposition de nombreux bulbilles est parfois très spectaculaire et a justifié le nom populaire d'Avoine à chapelets. Lorsque je défriche dans mon jardin un endroit qui n'a pas été cultivé depuis un certain temps, il n'est pas rare de la relever dans la fourche à dents plates.

mercredi, septembre 27, 2006

La vie dissolue des plantes

Dans la Dépêche du Samedi 23 Septembre, un article qui présente le séjour de l'Association La Feuille de Lathus(Vienne),dans la vallée du Célé, cette semaine dans des conditions particulières. J'ai beaucoup pensé à eux en ce dernier Dimanche tristounet, où il a plu toute la journée dans le département. Et puis honnêtement, je ne me vois pas en train de consommer les plantes sauvages autour de moi; le menu me semble un peu rustique et je crois profondément en la fonction sociale des agriculteurs et des jardiniers, par ailleurs grands destructeurs historiques et actuels de plantes sauvages et de milieux naturels. Rappelons que les agriculteurs ont la permission dans leurs activités normales de ne pas tenir compte des plantes protégées. Mais c'est une autre histoire.




Le séjour va être prolongé par une conférence ce dimanche 01/10, de 10h à 12h, salle 13 de l’Espace Clément Marot, à Cahors : conférence sur le thème de « La vie dissolue des plantes » (« mœurs féroces et sexualité débridée »…) organisée par l’association La Feuille (D. Lizot).

Comme le précédent post, Bouriane verte accueille des informations initiées par Lot Nature et le Groupe Botanique de cette association. C'est un peu une bouteille à la mer, qui nous l'espérons, parviendra à temps à ses destinataires lotois.

dimanche, septembre 24, 2006

Appel à données: Spiranthes spiralis dans le Lot


La cartographie des Orchidées du Lot est en cours de réalisation: Spiranthes spiralis (L.)Chevall. est une Orchidée très mal connue dans le Lot

1) d'abord un constat:

Il n'y dans la base de données 2005 que 19 données (sur 2000..), ce qui montre bien que c'est une plante dont la répartition est méconnue ; on n'a pas trop l'habitude de se ballader à cette époque sans doute.

2) et un coup d’oeil sur les messages échangés ces jours derniers par des botanistes de Lot Nature.

18 Septembre 2006

Les Spiranthes sont fleuris
J’en ai compté plus de 160 sur un seul site , isolés ou par groupe de 3 ou 4 , plus ou moins grands mais certains atteignaient 25 cm .


19 Septembre 2006

Merci du message pour la floraison du Spiranthe. JF H m'avait déjà prévenu de leur floraison dans son coin. Samedi dernier nous avons passé une journée Al C et moi-même dans le nord du Lot (entre St Céré et Gramat) pour faire de la carto. Nous avons circulé dans plusieurs carrés de 5x5kms, en faisant plusieurs sondages à chaque fois. Les comptages faits vont de 32 pieds pour une station à 600 pour une autre (plusieurs à 400, 500) et encore parce qu' on en avait marre de compter. Le Spiranthe est CCC dans les pâtures à moutons, les zones riches à Anacamptis morio sur le Causse de Gramat.

Désireux de ne négliger aucun apport en cette année 2006, les botanistes de Lot Nature lancent donc un appel pressant à communiquer vos observations éventuelles du Spiranthe d’automne dans le Lot, si vous êtes passés ces jours ci dans le département; pour cela, se mettre en relation avec Clément Menuet: menuet.clement@wanadoo.fr

samedi, septembre 23, 2006

Une Euphorbe du groupe flavicoma

Elle a été repérée récemment non loin de l'Epilobe à feuilles de romarin. 2 ou 3 maigres ombelles courtes, jaunâtres; quelques capsules portant des tubercules un peu allongés; des feuilles denticulées; la plante est glabre, mais les bords des feuilles portent des poils crochus régulièrement alignés. Le bas des tiges est ligneux.

On pense un peu à Euphorbia flavicoma ssp.verrucosa, mais la photo montre clairement le port prostré et l'habitat bien différent.

C'est donc une sous espèce différente, peut être E.flavicoma DC. ssp.flavicoma, qui pousse bien sur calcaire, mais qui posséde des tubercules globuleux et a un port dressé. A noter que la carte de répartition sur Tela botanica est incomplète.

On peut rappeler qu'une autre sous espèce, E.flavicoma sssp. costeana, protégée, est présente dans deux départements voisins, l'Aveyron à Firminy et la Corrèze sur un sous sol de serpentine.

Alors ... eh bien je séche, et la lecture d'une contribution de Ph.Jauzein dans un n° ancien du Monde des Plantes (n°436 de 1989) qui montre bien la complexité de cet ensemble de taxons et les confusions qui ont pu exister, n'est pas faite pour m'éclairer.

A suivre donc...

mardi, septembre 19, 2006

Une prêle très ramifiée.





Equisetum ramosissimum Desf.

Depuis plus de dix ans, près du garage d’Avignon qui entretient ma voiture, j’observe dans cette ville cette prêle méditerranéenne des milieux humides et rudéraux bien en place. Le nom d’espèce est parfois très mal adapté; ici les ramifications n’apparaissent que lorsque la plante est sectionnée. Sinon la tige est unique et bien droite.

Cette espèce est d’une résistance incroyable ; elle perce les revêtements des trottoirs et arrive à sortir au bas du mur à la séparation mur-trottoir, et ceci malgré les arrachages et les herbicides.

J’avais observé le même phénomène sur le parking de l’animalerie qui avait précédé le centre culturel Leclerc à Cahors, en identifiant la prêle responsable comme E. x moorei, hybride de E.ramosissimum et de E.hyemale. Les revétements actuels sont neufs. Nous verrons bien si la plante reprend son expansion interrompue.

Il est temps de faire une piqûre de rappel sur les idées de François Terrasson décédé au début de l’année et sur le rapport de certaines espèces végétales ou animales avec l’homme: dans le cas des jussies comme de la prêle, nous sommes invités à détruire les plantes, au nom d’une certaine crainte d’être envahis; dans le premier cas, le prétexte est la protection d’une certaine biodiversité à qui nous donnons la priorité, dans le deuxiéme cas, c’est une conception de propreté, celle là-même qui nous fait éliminer les araignées ou les fourmis d’une maison normale, sans tenir compte de la biodiversité légitime qui pourrait exister dans une maison. Dans les deux cas, on a peur de la normalité, c’est à dire de l’invasion naturelle. Est ce la peur de la nature si bien décrite par François Terrasson?

Attitude paradoxale, car nous avons invité et nous invitons encore la jussie à s’exprimer dans les bassins d’ornements, alors que nous savions depuis le début du 19° siécle que cette espèce pouvait être localement envahissante: les livres d’horticulture de l’époque en témoignent. De même actuellement, les graminées ornementales proposées à la vente peuvent parfois montrer des dispositions à s’évader. Ainsi Stipa capillata, graminée d'Europe centrale, utilisée parfois pour orner les carrefours giratoires se ressème très facilement.

J’ai vu récemment Senecio inaequidens, le Séneçon du Cap, si envahissant dans le Narbonnais figurer en culture dans les petits jardins de façade du village de Lherm, et seulement là, absent (provisoirement ?) des bords de route voisins de Bouriane.

dimanche, septembre 17, 2006

Les Jussies de Fontanes-du-Causse.

Lu dans La Dépêche du 10 Septembre 2006:


La Jussie de Fontanes-du-Causse, je l'ai croisée pour la première fois le 25 Octobre 1999: je l'ai identifiée à l'époque comme identique à celle que je fréquentais à l'époque sur les bras morts du Rhône, Ludwigia peploïdes (Kunth) P.H.Raven, mais il faudrait que je la revoie plus précisément. En effet, la plante a été briévement présentée la semaine précédente à la Télévision Régionale pour annoncer l'opération du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy, et je doute maintenant de ma détermination. Peut-être s'agit -il de Ludwigia grandiflora Michx.

On trouvera tous les détails sur le caractère envahissant des Jussies dans un volumineux dossier édité par l' Agence Méditerranéenne de l'Environnement.

En 1974, P.Jovet et R.de Vilmorin classaient encore ces deux Ludwigia dans le genre Jussiaea, ainsi nommé par Linné en l'honneur de la famille de Jussieu. Le nom commun est donc le résultat de la francisation du nom latin de genre.

On connait bien le début de l'invasion des Jussies en France par la note dans la Flore de Montpellier (2° édition 1886) de Loret et Barrandon. Pour mémoire Loret et Malinvaud ont été les parrains de Coste pour l'adhésion à la Société botanique de France.

Voici le texte exact de la petite note ( rédigée par Loret ?) qui montre que tout semble partir du Jardin Botanique de Montpellier.

"Vers 1830, le jardinier Millois jetait souvent dans le Lez des fragments de cette plante dont la multiplication est très facile.Aujourd'hui, elle a envahi tout le cours inférieur du Lez, les canaux d’irrigation, les fossés de Lattes, de Gramenet, de Maurin, de la Madeleine. On la trouve aussi à Lunel et à Béziers."

Par ailleurs, je lis dans le Manuel des Plantes , Arbres et Arbustes de Jacques et Herincq (1847) que Jussieua grandiflora Michx.(nom de l'époque) provient des marais du Continent Nord Américain, précisément de la Caroline et qu'elle a été introduite en France en 1812, probablement pour sa valeur ornementale.

En gros, donc cette plante est dans les eaux douces françaises depuis deux siècles.

Pour notre région, aucune mention dans les flores du XIX° siècle; les notes de Virot et Besançon publiées entre 1975 et 1979 n'en parlent pas.

La consultation des cartes du dossier sur les Jussies permettra donc de noter que l'invasion de la mare de Fontanes-du-Causse est récente.

Paradoxe donc que sur le Causse calcaire, réputé pour son aridité on commence à essayer, en 2006, de se débarrasser d' une plante envahissante des milieux aquatiques.

Il est vrai que par leur rareté, ces milieux particuliers, méritent qu'on les préserve et qu'on les gère au mieux.

samedi, septembre 16, 2006

L'Epilobe à feuilles de Romarin



Petit reportage photographique sur une plante rare du département: Epilobium dodonei Villars.
La liste des espéces d'intérêt patrimonial présentée dans la Charte du Parc naturel régional la classe dans le groupe des espèces de valeur patrimoniale exceptionnelle avec 23 autres espèces.
Chaque année depuis 1980, je rencontre cette plante à la même station de St Martin de Vers notée en 1977 par Virot et Besançon d'après la publication de M.Bournerias datant de 1947. C'est dire si malgré une situation assez exposée, cette belle plante à grandes fleurs bien visibles est connue des botanistes depuis soixante ans.

La publication de Virot et Besançon est facilement accessible à toute personne cherchant à prendre connaissance des caractères particuliers de la flore du Lot. Elle donne clairement la situation de cette plante qui n'est pas rare dans d'autres départements français, comme l'Aveyron, ou les départements alpins : le Lot est le département le plus occidental. Je la connais bien dans le Gard, au bord de la route qui va du Vigan à Alzon, dans cette même situation de terrains sablo-marneux un peu suintants, mais bien exposés. Ailleurs dans les Alpes en particulier, on la trouvera dans les lits des rivières un peu torrentielles sur des graviers ou des alluvions, parfois en population importante.

A St Martin, elle semble avoir un peu souffert de la sécheresse de cette année; les plantes sont rabougries, je n'en ai repéré qu'une en fruits.

mardi, septembre 12, 2006

Mur végétal d'Avignon et Pont Valentré de Cahors



Le Mur Végétal des Halles d’Avignon semble en pleine forme en cette fin d’été. Il a été implanté à l’automne 2005, a subi l’hiver, puis a démarré vraiment au printemps. C’est une création du botaniste tropical bien connu Patrick Blanc ( “ Etre plante à l’ombre des forêts tropicales”) qui a oeuvré aussi au Musée des Arts Premiers du Quai Branly.

De nombreuses variétés différentes ont été plantées sur un feutre où circule un liquide nutritif et il est amusant pour le botaniste jardinier de tenter des déterminations à la jumelle. Certaines sont encore fleuries, certaines sont disparues, mais alors elles sont remplacées par des mousses. Patrick Blanc maitrise bien les couleurs, les architectures et les textures végétales qu’il combine astucieusement. L’ensemble est fort réussi et attire le photographe. Rien à dire. C'est beau et original.

Mais si le botaniste reprend le dessus, il s’aperçoit que des espèces venues d’ailleurs se sont invitées sans scrupule et partagent le festin d’eau et de sels minéraux : ce sont bien sûr les espèces que l’on peut rencontrer dans les terrains voisins: des Conyza de Sumatra, le Peuplier blanc des bords du Rhône , des Epilobes en fruits, et l’inévitable Buddleia du père David bien fleuri dans sa première année de vie. En effet, le mur végétal reçoit toutes les semences volantes apportées par le mistral.


Le Buddleia de David, l'arbre aux papillons, le même que nous avions photographié également fleuri, Dimanche, bien au sec, en plein cagnard, sur le mur externe du Pont Valentré à Cahors.

Formidable plasticité écologique des plantes dites invasives .

dimanche, septembre 10, 2006

Chine botanique

8éme salon du livre ancien aujourd'hui à Cahors

25 libraires d’ancien; l’atmosphère habituelle de ce genre de manifestation où les gens se déplacent souvent dans un but bien précis.

But que je dévoile à la dame qui enquête sur la localisation des acheteurs et leur motivation: je recherche des écrits en relation avec la Botanique. En rapport avec mes finances aussi.

Je néglige une première édition de 1798 d'une traduction du Systeme Sexuel de Linné: 650 euros, c’est cher donner pour un livre qui est, ou sera, bientôt numérisé. Et comme c’est surtout le texte qui m’intéresse.

Des livres de Botanique centenaires, beaux objets, mais textes creux.

Des boites de livres de Plantes Médicinales: c’est la mode. Mességué je connais, j’ai assisté à une de ses conférences étant gamin.

Je fouille dans les boites de publications régionales, des tirés à part, des oeuvres d’érudits locaux. Le plaisir quoi...Comparable à celui qui préside à la recherche d’une plante rare, ou d’une nouvelle espèce d’insecte, lisez donc à ce sujet Chasses subtiles d’Ernst Junger.

Et je trouve, dans le désordre:

la première publication de Marcel Bournerias sur le Lot en 1947

un tiré à part d’une partie du catalogue de Puel ( 1851),

et enfin une étude du Génie Rural de Cahors sans date ( mais c’est autour de 1963):

Les Causses du Lot.

On y parle du débroussaillement ; c’est l’envol glorieux de la prairie temporaire....

Pisani est Ministre de l'Agriculture à l'époque.

C’est fait à la ronéo, les photos sont moches, le texte est documenté, précis, mais pesant.

Tant pis. Je craque pour la carte des Causses qui l'illustre .





Belles lettres, graphisme des années 60, Cahors non souligné.

C'est encore la France rurale traditionnelle.


Mais c'est écrit sur la première page



"L'Agriculture Française sculpte son nouveau visage "
E.Pisani


samedi, septembre 09, 2006

La liste des plantes du Lot sur Tela Botanica

Sur Tela botanica, la liste est à rajeunir. C'est nécessaire.

Plusieurs conversations récentes avec des botanistes locaux m’ont convaincu de la nécessité de préciser ici comment a été établie la liste de taxons départementale pouvant être téléchargée sur le site de Tela Botanica.

La liste lotoise se base pour le moment sur les noms contenus dans 3 publications anciennes:

1) Le premier Catalogue des Plantes du Lot paru en 1831 est l’oeuvre de Delpon.

2) Le dernier catalogue des Plantes du département du Lot a pour auteur Timothée Puel. Il est paru de 1845 à 1853.

3) L’auteur en a fait une révision (Revue critique...) de 1860 à 1862 dans différents numéros du Bulletin de la Société Botanique de France .



Ont été ajoutées quelques données de terrain récentes provenant de Philippe Julve en rapport avec des botanistes lotois .
(Rappel important” La coordination du projet et l'intégration des données sont assurées par Philippe JULVE “).
Quelques apports isolés et précieux.
Plus une maigre contribution personnelle qui justifie à peine mon inscription comme contributeur.

Pas encore de dépouillement organisé des nombreuses notules et contributions parues sur la dition. Il faut les réunir.

Il est donc normal que la liste soit incomplète.
Il est aussi normal que des taxons soient à supprimer.

Mon expérience précédente de botaniste de terrain dans le Vaucluse, au sein de la Société Botanique de Vaucluse, en contact avec Bernard Girerd, auteur des 2 éditions imprimées de la Flore du Département de Vaucluse et de ses suppléments, avec d’autres botanistes, m’a montré qu’une liste n’est jamais satisfaisante, ni complète..

Donc, je réagis lorsque je m’entends parfois objecter sur place, ô gentiment certes, que la liste qu’on obtient sur Tela Botanica n’est pas très sérieuse.

Elle est seulement provisoire et partielle.

Comme celle, personnelle, plus actualisée, dont je me sers.

C’est une liste de travail. Pas plus.

Avec probablement des erreurs de détermination.

Une liste qui n’a pas encore été confrontée aussi aux données actuelles dont disposent peut être d’autres botanistes.

Donc pas encore diffusable en l’état, car de la confrontation jaillit la lumière....

C’est en projet...

vendredi, septembre 08, 2006

Odontites luteus: floraison de la rentrée.

L'Odontite jaune, pour moi, c'est la plante de la rentrée.




Pendant des années, au moment où je travaillais dans le Nord de la France, la floraison de cette plante a marqué la fin des vacances .

Cette annuelle est facile à repérer car ses populations parfois importantes teintent ici en jaune discrétement les endroits secs, pelouses, bords des chemins de la région calcaire. Ici, elles sont photographiées sur les terrains marno-calcaires du Jurassique supérieur ( Kimméridgien) de la vallée du Vert.



Un beau jaune, franc.

Les grappes allongées de fleurs serrées se dressent bien visibles. Un petit coup de loupe, et on aperçoit les étamines à anthères jaune orangé, et le style très saillant en dehors de la corolle.

Les feuilles sont linéaires.

Souvenir...souvenir...A la remontée en voiture vers le Nord, nous quittions rapidement le département; l’Odontite jaune était encore bien visible sur les terrains calcaires du Sud de la Dordogne, et disparaissait ensuite à l’approche du Limousin, et de sa géologie différente.

Cette Scrophulariacée n’a pas failli à la régle cette année; elle est fleurie depuis deux semaines et je la vois maintenant chaque jour, sur le trajet des courses vers le chef lieu de canton.

Au fur et à mesure, les fruits, des capsules vont se former, et le causse se décolorer.

La plante mûrit ses graines, meurt, mais le squelette desséché de cette subméditerranéenne peut rester encore en place une partie de l’hiver.

L'ouverture de la chasse, autre rendez vous important dans la région, c’est pour Dimanche.

L'année 2006 défile. L’ordre des floraisons, des mois et des saisons est bien en place.


jeudi, septembre 07, 2006

Bouquin: Paul Hariot, Atlas de poche des fleurs de jardin.1912




Au jardin, elle vient enfin de fleurir, cette Renouée ou Persicaire d’Orient.

Une seule plante s’est ressemée. Nous la cultivons depuis 2003, année où nous avions ramené pour le déterminer, puis le repiquer, un jeune plant ramassé sur un banc de sable au confluent de la Vézére et de la Dordogne.

40cm de haut; malgré les arrosages répétés, elle n’a pas prospéré beaucoup cette année. Mauvais départ après la germination dans une période séche et chaude.

L’année dernière elle culminait à 2 métres de haut.

Cette année, pas de photo.

On va donc faire appel à une jolie planche coloriée de l’Atlas de poche des fleurs de jardin les plus faciles à cultiver.

Citons le nom du dessinateur A.L.Régnier , dont nous ne savons rien , sinon que les 128 planches coloriées réalisées permettent une identification aisée.

C’est un souhait de l’éditeur, nous dit l’auteur, lauréat de l’Institut, le pharmacien Paul Hariot dans sa préface de 1902. Il dit la vérité.

L’éditeur, c’est Paul Klincksiek, l’éditeur de la Flore de Coste .

G.G. Aymonin en 1981 fait ainsi son éloge :
“ pionnier de l’édition en sciences naturelles, ouvert aux idées modernes, sensible aux souhaits du public comme aux exigences des scientifiques, préoccupé de la formation des jeunes comme du perfectionnement des connaissances”.

Hélas : Paul Klincksiek meurt brutalement le 22 Avril 1909.



C’est Léon Lhomme qui lui succéde, comme vous le voyez dans cette page de titre de la 2éme édition de 1912.

Léon Lhomme n’est certainement pas un éditeur comme les autres.

C’est aussi un botaniste qui par exemple accompagne à Gavarnie les abbés Coste et Soulié le 15 Juillet 1911. ( Bulletin de la Soc.Bot.France 1912)

Vous ne me croyez pas !

Alors, dans la Flore électronique de Tela botanica tapez donc

Saxifraga x lhommei

Vous trouverez les noms des 2 descripteurs qui lui ont dédié cet hybride et le numéro de la page du Bulletin .

mercredi, septembre 06, 2006

Bibliographie: Internet et parcours d'orientation

Message ce soir.

Un collégue du Cantal a besoin de retrouver une citation ancienne qui concerne une plante patrimoniale du Lot; après une éclipse de plus d’un siècle, elle vient d’être à nouveau localisée.
C'est la joie.

Malinvaud l’avait signalée dans une note de 1908.

Cette note je l’ai dans mes dossiers. Je rédige la réponse, scanne la citation et l’envoie.

Et puis, je regarde mieux la petite brochure de 8 pages.




Un tiré à part.

Numéroté : 73

Au dessus du titre , il est écrit Distribution

Ce tiré à part a du rester longtemps chez Malinvaud, alors Président de la Société Botanique de France.

En effet, en quatriéme de couverture il a rédigé un petit tableau à l’encre noire, de son écriture fine et soignée.



1ere colonne l’année

2éme colonne le jour et le mois

3éme colonne, le ou les destinataires

4eme colonne le nombre d’exemplaires distribués

Parmi les noms des destinataires citons Camus, Le Gendre déjà évoqués dans ce blog, et puis d’autres dont nous pourrions parler plus tard, Bouvet directeur du Jardin Botanique d’Angers, Paul Hariot auteur d’un joli Atlas de poche des Fleurs de Jardins, et enfin Giraudias qui a herborisé dans le Lot 30 ans auparavant.

Bref c’est une partie de l’histoire de la Botanique française qui défile dans ce petit tableau manuscrit.

Un petit supplément: 2 initiales au crayon sur la couverture : T G désignent Gabriel Tallon, un des possesseurs de cette brochure; je le sais par le botaniste ami (B.G.) qui m’en avait fait cadeau avec d’autres.

Je m’étais toujours demandé pourquoi Gabriel Tallon, botaniste des Bouches du Rhône et de la Crau s’était intéressé au Lot ; en cherchant des renseignements, je viens de voir qu’il avait publié en 1926 des Notes Floristiques sur le massif cantalien dans la revue d’Auvergne.

Retour sur le Cantal

Ce soir, un aller retour Cantal- Lot en quelque sorte; durée du voyage, un siécle d'histoire de la botanique.

Un blog, çà peut aussi servir aussi à cela, n’est-ce-pas ?

mardi, septembre 05, 2006

Les Euphorbes du Lot: une liste.



Pour les Lotois bien sûr, et surtout les membres du groupe Botanique de Lot Nature.
Mais aussi pour tous les autres botanistes.

C’est une liste de travail pour se repérer sur le terrain et dans les flores.

Pour la réaliser:

1) J'ai visité la Flore électronique de Tela botanica.

2) J’ai téléchargé la liste du genre Euphorbia.

3) J’y ai ajouté des espèces notées dans des publications plus récentes que le catalogue de Puel, et des espèces observées personnellement (celles ci seules sont en caractères gras).

Tous les noms ont été vérifiés : c’est donc une liste de noms valides. Ce ne sont pas toujours ceux donnés dans les ouvrages de détermination. Mais on arrive à les faire correspondre en utilisant Tela.

4) Pour faciliter la recherche, j’ai regroupé les espèces en citant sommairement les milieux de vie où on peut les rencontrer dans le département.

5) J’ai noté la durée de vie de chaque espèce: annuelle, bisannuelle, vivace.

Inutile de surcharger: on peut rechercher les noms communs, français ou anglais en utilisant les outils de Tela botanica; de magnifiques photos sur les différents sites mentionnés dans les liens.
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Les Euphorbes prostrées:

4 Euphorbes annuelles des milieux cultivés ou perturbés (rudéraux) ont fait l’objet des posts précédents.

Euphorbia chamaesyce L.

Euphorbia maculata L.

Euphorbia prostrata Aiton

Euphorbia serpens Kunth

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Une Euphorbe bisannuelle, souvent proposée à la culture ornemantale (chasserait les taupes); souvent dans le voisinage des maisons; aisément identifiable (feuilles opposées): c’est l’Epurge (usage médicinal à éviter)

Euphorbia lathyris L.

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Trois espèces qu’on peut rencontrer partout, les 2 dernières annuelles, fréquentes dans les jardins en adventices.

Euphorbia cyparissias L., ,vivace,parfois cultivée, floraison magnifique

Euphorbia helioscopia L.
Euphorbia peplus L.

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deux espèces annuelles des champs cultivés, mais aussi des terres argileuses des Causses calcaires:

Euphorbia exigua subsp. exigua, minuscule

Euphorbia falcata subsp. falcata

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Une espèce vivace bien visible au printemps: floraison éclatante sur le bord des routes:

Euphorbia flavicoma subsp. verrucosa (Fiori) Pignatti

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Une espèce vivace, courante sur les causses ( pelouses séches etc..)

Euphorbia seguieriana Neck

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Deux espèces vivaces qu’on peut confondre: poussent dans les endroits humides , les haies fraiches, au bord des routes, sur calcaire:

Euphorbia platyphyllos subsp. platyphyllos

Euphorbia stricta L.

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Une espèce vivace importante oubliée de Puel: c’est une espèce endémique du Massif Central.
Sur les Causses. On en reparlera.

Euphorbia duvalii Lecocq et Lamotte

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Deux Euphorbes forestières vivaces, courantes, surtout la première:

Euphorbia amygdaloides subsp. amygdaloides

Euphorbia dulcis subsp. incompta (Ces.) à rhizome charnu et glandes pourpres, feuilles longues, dans les forêts assez fraîches

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Une Euphorbe vivace des forêts et landes sur milieux plutôt acides:

Euphorbia angulata Jacq. à rhizome formé de petits tubercules et feuilles courtes (ancienne sous espèce de E.dulcis). Figure dans les listes de plantes patrimoniales de la Charte du Parc.

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Une Euphorbe des milieux humides:
Euphorbia villosa Waldst. & Kit. ex Willd.

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Une Euphorbe vivace à étudier: je ne l’ai pas encore rencontrée. Est elle rare?

Euphorbia esula L., 1753 A chercher dans les prairies des vallées.

Euphorbia esula subsp.tommasiniana (Bertol.)Kuzmanov
La sous espèce, plante en migration, avait été trouvée à Belaye (46)par Virot et Besançon en 1971
Je l’ai introduite, venant d’un bord de route de l’Aveyron, dans mon jardin où elle se maintient. En fleur au printemps.

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Euphorbia serrata L.
Je la connais du Midi de la France où elle est commune, mais je ne l’ai pas encore rencontrée.


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Cette liste est une ébauche: n'hésitez pas à la compléter en rédigeant un commentaire.

lundi, septembre 04, 2006

Euphorbes prostrées du Lot.


Je connaissais sa présence dans le Lot, mais je ne l'avais pas encore rencontrée à Cahors; c'est fait depuis hier:

Euphorbia maculata L
. est présente au Parc Tassart, probablement introduite à la faveur de la plantation d'un végétal ornemental.

Bien reconnaissable à la loupe avec ses capsules pubescentes.

Voir à ce sujet les remarquables photos de la Flore électronique. Les taches des feuilles sont un peu atténuées sur l'exemplaire de Cahors ci dessous.


On peut donc compléter la carte de Tela Botanica, et colorier en vert cet îlot blanc insolite.

Je peux rappeller que dans le même groupe des Euphorbes prostrées qui se caractérisent par leurs tiges souvent appliquées au sol en formant une sorte de rosette, j'avais signalé qu'Euphorbia prostrata Ait.prospérait en 1994 à St Cirq Lapopie. A cette occasion, Pierre Huguet, spécialiste de ce groupe m'avait envoyé une série de dessins où l'on se rend bien compte que la capsule de la plante est différente: les poils sont seulement présents sur les carènes.

Au même moment, E. prostrata était également repérée à Cahors, sur le parking et les trottoirs de la jardinerie du Quercy. Depuis cette période cette station s'est maintenue sans s'étendre, et je viens d'en localiser une nouvelle à proximité du moulin de Coty.



E.maculata Aiton et E.prostrata L. sont originaires d'Amérique du Nord et se sont installées sur d'autres continents. Ce sont en effet des espèces plutôt envahissantes, mais à la différence de certaines villes du Midi de la France où elles sont présentes sur le moindre bout de trottoir, elles demeurent en taches dispersées à Cahors.

Une autre Euphorbe prostrée, indigène celle là, Euphorbia chamaesyce L.pouvait se rencontrer il y a quelques années dans la cour et à l'extérieur de l'immeuble de la Manufacture des Tabacs. Elle semble avoir disparu depuis.

C'est d'ailleurs une espèce en régression, remplacée progressivement par ces espèces exotiques plus dynamiques. On retrouvera ce problème à propos d'autres plantes de la vallée du Lot.

Une dernière Euphorbe du même groupe, Euphorbia serpens Kunth avait été notée il y a quelques années en Dordogne par Virot et Besançon.
Deux botanistes allemands G. et H.Hüglin l'ont trouvée en 1998 au cimetière de Figeac, en même temps qu'E.maculata, présente au cimetière de Cajarc.

Il faut en effet remarquer que ces Euphorbes apparaissent souvent en compagnie de végétaux ornementaux cultivés en container ou en pot plastique.


Voici donc une clé, d’après Jauzein (1995), permettant de distinguer les 4 espèces signalées dans la région , il faut les récolter avec des capsules mûres : les caractères sont alors aisément visibles à l’aide d’une loupe de botaniste .

Plantes à ovaire toujours glabre

Euphorbia serpens Kunth. : graines lisses ou à rides à peines ébauchées limbe foliaire entier, presque orbiculaires, plante toujours glabre.

Plantes à ovaire pubescent ou glabre

Euphorbia chamaesyce L. : graines ornées de protubérances irrégulières transversales séparées par un réseau plus ou moins réticulé, limbe foliaire variable.

Plantes à ovaire toujours pubescent

Euphorbia maculata L. : graines ornées de rides transversales, à 3-5 replis peu marqués, limbe foliaire denté et allongé.

Euphorbia prostrata Aiton : ovaire et capsule à poils étalés vers les angles, graines ornées d’au moins 5 rides transversales étroites et saillantes, limbe foliaire allongé.

samedi, septembre 02, 2006

Sortie botanique du 24 Septembre 2006 dans le Lot

Une sortie botanique dans le département du Lot (vallée de la Dordogne, vallée de l'Ouysse) est organisée le Dimanche 24 Septembre par l'Amicale Charles Le Gendre des botanistes du Limousin.
On trouvera tous les détails ici dans cette page d'Actualités de Tela Botanica: lieu de rendez vous, modalités d'inscription.

Des botanistes de Lot Nature ont l'intention d'y participer.

Petite précision : Charles Le Gendre est l'auteur d'un Catalogue des plantes du Limousin en 2 volumes: tome 1 en 1914, tome 2 en 1922, supplément en 1926, le tout édité à Limoges.

Note: Le n°10 du Journal de Botanique de la Société Botanique de France paru en Juin 1999 fournit une Bibliographie sélective des Flores de France nationales, régionales et départementales , oeuvre érudite de A.Charpin et G.Aymonin.
On peut y trouver en particulier une liste de publications concernant le département du Lot.

Nous en reparlerons.

vendredi, septembre 01, 2006

Liste possible de Sedum lotois.

Sedum acre à Boissières au début Septembre


Malinvaud fait le point sur les Crassulacées du Lot dans une publication de 1905.

La liste lotoise sur Tela botanica, basée au départ sur le catalogue de Puel différe de cette liste.


J'établis ici une liste de travail des Sedum pouvant se rencontrer dans le Lot.

1)Les espèces citées par Malinvaud


En italique, celles qui ne figurent pas dans la liste de Tela Botanica.
En gras, celles que j'ai pu observer.

Sedum annuum L.

Sedum cepaea L.

Sedum rubens L.

Sedum villosum L.

Sedum telephium subsp.maximum(L) Rouy et E.G.Camus sous le nom de Sedum maximum

Sedum telephium subsp. telephium L.

Sedum album L.

Sedum hirsutum All.

Sedum dasyphyllum L.

Sedum acre L.

Sedum forsteranum Smith, sous le nom de S.elegans Lej.

Sedum rupestre .subsp.rupestre ( sous le nom de S.reflexum L., S.albescens Haw.)

Sedum anopetalum DC.

Sedum sediforme(Jacq.)Pau, sous le nom de Sedum altissimum Poir.
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2) Puel note dans son Catalogue des espèces incertaines ou à rechercher; Malinvaud en élimine cinq.

Sedum verticillatum L. fait double emploi avec S. cepaea

Sedum anacampseros L. espèce d’altitude cultivée, échappée de jardin, non spontanée, indiquée comme naturalisée dans le Lot (Flore C.N.R.S.).

Sedum sexangulare L. faut -il le laisser dans la liste T.B.?

Sedum rupestre L. , nom retenu par la liste TB.

Sedum atratum L. , sedum d’altitude.
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3) Espèces à rechercher d’après Malinvaud: 2 sont retenues dans la liste TB.

Sedum sexangulare L. figure dans la liste T.B.

Sedum telephium subsp.fabaria (W.D.S.Koch) Syme, Sedum plutôt montagnard (flore du CNRS),peu probable, déterminations douteuses, dit Malinvaud.

Sedum alpestre Vill., sedum montagnard d’altitude (Cantal) peu probable, dit Malinvaud.

Sedum anglicum Huds. figure dans la liste TB, avec sa sous espèce pyrenaicum (Lange)Leinz.
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4) J’y ajoute une espèce caucasienne qui peut être naturalisée sur les vieux murs:

Sedum spurium M.Bieb.



Il serait intéressant de récolter des commentaires pour améliorer cette liste.